L’extrême-droite est maintenant aux portes du pouvoir en France. Peut-être va-t-elle s‘en emparer, à tout le moins elle n’aura jamais conquis autant d’esprits. Au moment de l’élection républicaine majeure, il faut donc dresser une digue. Elle s’appelle malheureusement Macron pour les électrices et électeurs de gauche révulsés par ses cinq ans de présidence, contraints à un choix aussi simple que violent. Ils vont pourtant être des millions à surmonter ce combat intérieur, à déposer la mort dans l’âme un bulletin Macron sans se dérober par l’abstention ou le vote blanc qui jouent en faveur de Le Pen. Parmi eux, des victimes du dernier mandat : ouvriers, employés, chômeurs, habitants des quartiers populaires, qui savent ce que liberté et solidarité veulent dire comme les haines prêtes à déferler. Ces héros anonymes des dimanches électoraux ont sans doute voté Mélenchon le 10 avril. Lui se dérobe. Et bruyamment. L’enjeu réel, c’est Lui, en juin. « Elisez-moi Premier ministre » lance-t-il au « peuple », l’ego survolté. Ce printemps, nous subissons vraiment un dérèglement démocratique.
Michel Rouger
Michel Rouger
20220422 Les héros et l'absent.mp3 (1.28 Mo)