Dans le micro-État du Vatican, à Rome, centre-trente-trois vieux messieurs en rouge et noir tentent aujourd’hui de se trouver un chef. Plus de 1,4 milliard d’humains catholiques, selon Vatican News, attendent que monte la fumée blanche annonçant que c’est bon, “Habemus papam”. Mais un brouillard épais précède la fumée : qui sera-ce ? Pas sûr que le choix, selon la sainte corpulence de l’élu, entre les trois soutanes blanches accrochées dans la penderie, suffise tant le jeu est ouvert. Jusqu’à une sacrée surprise ? Le Saint-Esprit qui, dit-on, est à la manœuvre, ne souffle-t-il pas déjà sur le théologien qui, dans Le Monde, prêche pour abolir la papauté. N’est-il pas boosté aussi par le souffle féministe qui ne cesse de forcir contre le cadenassé machisme ecclésial ? Alors que le diable du masculinisme à odeur trumpiste parade, ce serait un beau message de bonté divine de dire stop. En fumée cette fois l’antique “Souverain Pontife” son “infaillibilité” et ses “bulles”. D’abord les hommes gardent la direction du culte et les femmes prennent les affaires intérieures dirigées par une coordinatrice. Ce ne serait pas une soupape, si l’on ose dire, mais un grand appel d’air. Ensuite, hommes et femmes se partagent tous les rôles. Un beau mariage pour tous, une utopie.
Michel Rouger
Michel Rouger
