Pas de quartier. Tel est le canon depuis des décennies des campagnes électorales. Le quartier est le grand absent des estrades sauf pour prétendre y éliminer au "karcher" ou à la charge de CRS le symptôme du plus grand mal qui ronge la société : l’inégalité de destin. Nul plus que l’adolescent ou le jeune adulte du quartier dit "sensible" n’est davantage frappé avec sa famille par les violences instituées : chômage, précarité, racisme, logement… Il fait partie de la périphérie, de l’Autre qu’on éloigne. Alors il craque. C’est miracle, au fond, que l’insupportable vécu dans les quartiers populaires reste à peu près supporté. Ce miracle tient aux militants d’associations, aux professionnels, à la collectivité locale, aux habitants eux-mêmes attachés malgré tout à leur lieu de vie bien différent de l’image véhiculée à l’extérieur. Histoires Ordinaires, qui suit depuis trois ans la vie du quartier de Villejean, à Rennes, le montre à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 17 mars dans une enquête réalisée par trois de ses journalistes. « Villejean résiste aux violences » raconte le réel, un réel où vit aussi la société multiculturelle de l’avenir, qu’on veuille ou non.
Michel Rouger
Michel Rouger
20220127 Le quartier.mp3 (1.43 Mo)