... Enfin, pas tout le monde. Quelque 160 000 citoyens, dans la moitié des départements, sont appelés à désigner 170 sénateurs. Ça fait très peu de monde et bien évidemment, ça ne passionne guère. Peut-être eût-il été judicieux d’organiser le scrutin le week-end dernier dans le cadre des Journées du Patrimoine. “Et du Matrimoine !”, se récrieront les féministes. Non, pas là. Patrimoine suffit. Le Sénat, qui a mené un combat historique contre le vote des femmes sous la IIIe République, avance sur le sujet tout-à-fait au pas du sénateur : avec un tiers de sénatrices en 2023, on sera peut-être à parité en 2060. Patrimoine donc. Le Sénat ? En réalité, un antiquité qu’il conviendra bien un jour de ranger dans les rayons de l’Histoire. Une assemblée où la France rurale de jadis est sur-représentée, continuellement conservatrice à part une miraculeuse parenthèse de gauche de 2011 à 2014, une chambre qui ne représente plus depuis longtemps la France réelle. L’idée de réunir plutôt les forces vives du pays, économiques sociales, environnementales, court depuis des décennies et la démocratie a bien besoin de cette perfusion. Mais le sénateur de droite veille ! Rêvant peut-etre parfois au bonheur des lords de Charles III.
Michel Rouger
Michel Rouger