Envoyer à un ami
Version imprimable
Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
11/12/2025

Théo fait 8 300 km à pied contre Parkinson et change de cap

Reportage : Marie-Anne Divet


Parti le 11 janvier 2025 de Pléneuf-Val-André (Côtes d'Armor), Théo Védil aura bouclé à la mi-décembre une marche de quelque 8 300 km par les chemins de grande randonnée qui entourent la France. 24 ans, sportif, il s'est lancé ce défi pour soutenir le combat contre la maladie de Parkinson qui frappe sa tante. Il avait besoin aussi, dit-il, d’un temps de pause pour choisir son avenir. Il était étudiant en agronomie : la solidarité rencontrée durant son périple le conduit aujourd'hui à devenir pompier.


Les randonneurs s’ébrouent. Parmi eux, des malades de Parkinson. Ils ont parcouru, sous la pluie, les dix-huit kilomètres de Saint-Coulomb à Saint-Malo avec Théo Védil. Ses 24 ans bien campés, Théo est à cinq jours de la fin de son tour de France de 8300 kilomètres par les sentiers de grande randonnée. Il est parti le 11 janvier dernier de Pléneuf-Val-André (Côtes d'Armor), il y exactement 332 jours. Ce sportif avait besoin d’un temps de pause dans ses études d’agronomie, un temps pour faire le point, explique-t-il. Tout cela mâtiné de l’envie de découvrir la France.
« Mais je ne voulais pas  faire cela tout seul dans mon coin, je voulais  m’engager pour une cause qui me touche personnellement, pour ma tante atteinte de la maladie de Parkinson à 49 ans mais aussi pour tous les malades, pour leurs aidants qu’il faut soutenir, pour les professionnel.les. »

Avec l’association France Parkinson, il fait de ce périple une campagne d’information et de sensibilisation.
« On a organisé des réunions animées par des bénévoles avec des témoignages de malades, des interventions de spécialistes de santé – neurologues, éducateurs en activité physique adaptée... »
Des malades l’ont accompagné dans la marche :
« L'idée, c'est que chaque personne qui décide de marcher avec moi puisse le faire à son rythme. Je propose plusieurs points de rendez-vous dans la journée et l'objectif est qu'on franchisse tous ensemble la ligne d'arrivée à l'étape. Bouger, faire de l'activité physique contribuent à lutter contre la maladie.»

Il témoigne des rencontres, de la joie de vivre des malades, de leur pugnacité à sortir de leur canapé, comme il dit, pour avancer.
« Il ne faut pas hésiter à leur demander si elles ont besoin d’aide. Je marche pour que les personnes aient  une meilleure prise en charge de leur bien-être, pour être accompagnées dans le monde du travail quand elles y sont encore ou pour s’y insérer. La maladie n’a pas d’âge, on peut avoir 30 ans et même 17 ans. »  
Avec l'association « Dans ma tête et mes baskets », il a récolté 17 000 euros, versés à France Parkinson pour soutenir la recherche. Il est presqu’arrivé chez lui, fatigué comme il l’écrit sur les réseaux sociaux :
« En écrivant ces lignes ce matin, j'ai surtout hâte que ce tour de France se termine. Je suis heureux d'avoir mené ce projet, d'avoir vécu tout cela et d'avoir pu aider la cause parkinsonnienne. Cependant, je suis fatigué. Fatigué de toute cette organisation en permanence à anticiper, fatigué de la communication à gérer et "la peur d'oublier quelqu'un", fatigué de réfléchir, fatigué d'utiliser mon téléphone sept heures dans la journée et fatigué simplement de manque de sommeil. Mon rhume attrapé dans la semaine ne m'aide pas à récupérer et à bien dormir... 
Heureusement, et comme par habitude dans ce tour de France, l'accueil chez l'habitant m'a permis d'oublier tout cela, que ça soit par un repas chaud, une tisane, une douche, dormir dans un lit à l'abri du vent et de la pluie. »

​Et l’avenir, Théo Vétil ?

Il laisse tomber ses études d’agronomie, en étude de l’environnement « avec une sensibilité à l’écologie » précise-t-il. Cette marche, pleine de rencontres mais aussi de difficultés à surmonter, lui a beaucoup appris : 
« D'abord, que je suis débrouillard et positif : s'il m'arrive quelque chose, je vais trouver une solution, confie-t-il au site Mon GR. Elle m'a aussi appris que j'aime beaucoup aller vers l'autre. J'ai besoin d'échanger avec les gens qui m'entourent, d'aider les personnes. J'ai besoin de contacts humains pour aller bien, pour donner du sens à ma vie. » Il a trouvé : il veut devenir pompier, « un métier, dit-il, où on est solidaire, où on aide, où on bouge, où on se forme. »

Pour suivre le périple de Théo Védil sur les réseaux sociaux, cliquer ici 

Pour participer à la cagnotte en ligne "Dans ma tête et mes baskets"

La maladie de Parkinson touche 272 500 personnes en France, avec 25 000 nouveaux cas chaque année. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas une maladie de personnes âgées, un malade sur deux est diagnostiqué à 58 ans en moyenne, 17 % des malades ont moins de 50 ans.
Lien avec l'association France Parkinson, cliquer ici




Nouveau commentaire :

Avertissement

La rédaction, avant publication; modère et si besoin retire, sur le site comme sur les blogs associés, tout commentaire qui se révélerait illicite ou contraire à son éthique. La même mesure de précaution s'applique aux liens publiés.