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Ça a commencé il y a quinze ans avec les premiers coups de pioche de l'éco-lotissement Les Courtils, l'un des premiers à surgir en zone rurale. Pendant qu'il grandissait, ça a continué il y a six-sept ans avec le Bar'Zouges, un bar associatif, lieu de rencontre et de culture, déjà décrit ici. Et voilà qu'il y a deux ans, trois habitantes de la commune, deux enseignantes, Nina et Laurence, et une infirmière, Carole, lancent un groupement d'achat et se découvrent soudain épicières. « On n'y connaissait rien dans le commerce, mais l'associatif, oui ! », dit Nina.
« J'avais du temps, le Bar'zouges avait envie d'un groupement d'achat, la mairie a mis un petit local à disposition... », poursuit-elle. Ainsi est née la Boutix, c'est aussi simple que ça. En apparence. Car une telle aventure exige de mener plusieurs actions de front. Trouver les fournisseurs : Nina et ses amies vont voir d'autres groupements d'achats, l'épicerie coopérative Etre's de Treffendel, à trois-quarts d'heure de là, le grossiste Approbio. Et surtout rassemblent les associés de leur Boutix sociale et solidaire.
« J'avais du temps, le Bar'zouges avait envie d'un groupement d'achat, la mairie a mis un petit local à disposition... », poursuit-elle. Ainsi est née la Boutix, c'est aussi simple que ça. En apparence. Car une telle aventure exige de mener plusieurs actions de front. Trouver les fournisseurs : Nina et ses amies vont voir d'autres groupements d'achats, l'épicerie coopérative Etre's de Treffendel, à trois-quarts d'heure de là, le grossiste Approbio. Et surtout rassemblent les associés de leur Boutix sociale et solidaire.
Marie-Laure reçoit les adhésions
Des bénévoles très mobilisés
« On est à 93, on devrait dépasser le record de l'an dernier », sourit Marie-Laure, cahier d'adhésions en main (trois semaines plus tard, on était à 121...). Le nombre des adhérents de Terra Phoenix, qui gère la Boutix, était l'an dernier de 151 ce qui, en tenant compte des familles, représente quelque trois-cent-cinquante adultes et enfants qui s'approvisionnent ici. Pour une moitié, les adhérents viennent de Bazouges, pour l'autre d'une quinzaine de kilomètres aux alentours. Une vraie demande.
... Et un vrai engagement. « Hier, à l'assemblée générale, poursuit Nina, on a comptabilisé soixante-dix-huit familles ayant donné au moins un coup de main. » Le noyau dur des bénévoles, les très actifs, est de trente. Ils ont aménagé le local, fabriqué les rayonnages, les meubles à vrac. Ils et elles se succèdent maintenant pour réapprovisionner, stocker, tenir la caisse... « En temps cumulé, il faut 78 heures par semaine pour que le projet tourne", calcule Nina.
Soudain, jaillit un "Joyeux anniversaire." La Boutix devient un chœur d'amis. Bon anniversaire Steevy. Un peu plus tard, les conversations vont encore s'arrêter. Joyeux anniversaire, Laurence. Quand il fait beau, on sort bien sûr les tables, on se fait un café : « Ce n'est pas un commerce, reprend Nina, c'est un lieu de vie, certains passent juste pour dire bonjour. »
... Et un vrai engagement. « Hier, à l'assemblée générale, poursuit Nina, on a comptabilisé soixante-dix-huit familles ayant donné au moins un coup de main. » Le noyau dur des bénévoles, les très actifs, est de trente. Ils ont aménagé le local, fabriqué les rayonnages, les meubles à vrac. Ils et elles se succèdent maintenant pour réapprovisionner, stocker, tenir la caisse... « En temps cumulé, il faut 78 heures par semaine pour que le projet tourne", calcule Nina.
Soudain, jaillit un "Joyeux anniversaire." La Boutix devient un chœur d'amis. Bon anniversaire Steevy. Un peu plus tard, les conversations vont encore s'arrêter. Joyeux anniversaire, Laurence. Quand il fait beau, on sort bien sûr les tables, on se fait un café : « Ce n'est pas un commerce, reprend Nina, c'est un lieu de vie, certains passent juste pour dire bonjour. »
Nina : "Pas un commerce, un lieu de vie"
Et maintenant : créer un emploi
La Boutix est ouverte le jeudi après-midi, qui est aussi le jour du marché, ainsi que le samedi depuis l'an dernier : une demande des adhérents qui résistent à l'attrait du magasin Biocoop ouvert il y a dix-huit mois à cinq kilomètres de là. A coup sûr, l'incroyable esprit qui y règne, l'autogestion, la chaleur des relations, la confiance, fait la différence : ici, quand on prend du vrac, on pèse et on note soi-même le prix sur un petit carnet...
Mais ce n'est quand même pas l'esprit qui nourrit son homme. La Boutix reste une épicerie et une affaire économique. Elle compte désormais cinquante-sept fournisseurs en produits si possibles locaux. On n'imagine pas d'ailleurs tout ce qu'on peut produire dans le coin en dehors même des produits frais : des tisanes à Bazouges, les sept ou huit bières des environs, le café torréfié à l'ESAT de Bain-de-Bretagne, les filtres à café produits dans le Morbihan... La Boutix, qui vend aussi en ligne, affiche aujourd'hui 672 références.
Ses bénévoles vont-ils parvenir à créer un emploi ? « C'est l'objectif, il faut qu'on trouve des solutions », souligne Nina. Les gens sont d'accord pour augmenter le tarif de l'adhésion (aujourd'hui 20 € par famille,10 € par individu, 30 € pour les associations) mais jusqu'où aller ? L'association compte surtout développer de nouveaux services : photocopies, auto partage, relais colis... ce ne sont pas les idées qui manquent.
Animer leur territoire, c'est cela qui les porte tous. Et c'est pourquoi aussi la Boutix de Terra Phoenix a obtenu de solides soutiens : le pôle ESS du Département qui a accordé 15 000 € pour le développement vers des offres de service ; la mairie, bien sûr, mais aussi le réseau Bruded pour les conseils, et le Réseau rural Bretagne animé par l'État et la Région avec les fonds de l'Europe, qui lui a accordé un prix de 7 000 €.
,Même si, à travers et au delà de tout ça, il s'agit, comme dit aussi Nina, de « donner du sens à sa vie ».
Mais ce n'est quand même pas l'esprit qui nourrit son homme. La Boutix reste une épicerie et une affaire économique. Elle compte désormais cinquante-sept fournisseurs en produits si possibles locaux. On n'imagine pas d'ailleurs tout ce qu'on peut produire dans le coin en dehors même des produits frais : des tisanes à Bazouges, les sept ou huit bières des environs, le café torréfié à l'ESAT de Bain-de-Bretagne, les filtres à café produits dans le Morbihan... La Boutix, qui vend aussi en ligne, affiche aujourd'hui 672 références.
Ses bénévoles vont-ils parvenir à créer un emploi ? « C'est l'objectif, il faut qu'on trouve des solutions », souligne Nina. Les gens sont d'accord pour augmenter le tarif de l'adhésion (aujourd'hui 20 € par famille,10 € par individu, 30 € pour les associations) mais jusqu'où aller ? L'association compte surtout développer de nouveaux services : photocopies, auto partage, relais colis... ce ne sont pas les idées qui manquent.
Animer leur territoire, c'est cela qui les porte tous. Et c'est pourquoi aussi la Boutix de Terra Phoenix a obtenu de solides soutiens : le pôle ESS du Département qui a accordé 15 000 € pour le développement vers des offres de service ; la mairie, bien sûr, mais aussi le réseau Bruded pour les conseils, et le Réseau rural Bretagne animé par l'État et la Région avec les fonds de l'Europe, qui lui a accordé un prix de 7 000 €.
,Même si, à travers et au delà de tout ça, il s'agit, comme dit aussi Nina, de « donner du sens à sa vie ».