C'est reparti. Anéantir des bandes d'assassins fanatisés ne suffit pas. C'est la Guerre. Le mot magique. La drogue des gouvernants, le régal des nationalistes, qui mystifie les peuples, réduit les libertés, paralyse la réflexion. Après cette guerre insolite, sans trêve ni armistice, quels lendemains sont prévus ? Les exclusions, les humiliations ont engendré des terroristes : écrase-t-on un problème de société, local et global, sous les bombes ? Voilà les Français rappelés sous les drapeaux mais est-ce le vrai bleu-blanc-rouge de la réconciliation républicaine ou celui des perpétuels va-t-en-guerre, aujourd'hui lepénistes et sarkozystes ? Dans le grand combat intérieur, qui va profiter de la réthorique guerrière ? « Vous n'aurez pas ma haine », a dit Antoine à ceux qui ont tué son épouse au Bataclan. Mais qu'entend-on mugir ces jours-ci dans la campagne électorale ? Alors que la République pleure encore, d'autres larmes pourraient couler en voyant certains sauter de joie le 6 décembre.
Michel Rouger
Le billet
26/11/2015
Sous les drapeauxNouveau commentaire :
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Séparatisme
Séparez les ! Avec le projet de loi contre le séparatisme arrivé lundi devant les députés, le pays de la laïcité est reparti depuis l'automne dans une guerre des religions, son démon favori, sachant que le camp ultra-laïque a lui aussi ses dogmes, ses clercs et ses inquisiteurs. C'est surtout lui qui exhale chaque semaine un peu plus une désagréable odeur d'intolérance, celle qui nourrit les extrémismes que l'on prétend combattre, cette fois l'islamisme radical. Certaines attaques rappellent les vieilles outrances. Le ministre Blanquer accuse les universités d'islamo-gauchisme comme Clémenceau traitait Briand et Jaurès de « socialos-papalins ». Heureusement, en 1905, les deux grands négociateurs et pacificateurs ont gagné la bataille, celle de la liberté. Pas facile d'être à leur hauteur, plus simple de rester à celle d'un Sarkozy.
Michel Rouger ![]() 19/01/2021
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