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24/02/2022

Femmes et migrantes, "les damnées de la mer"



 Femmes et migrantes, "les damnées de la mer"
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Les femmes constituent aujourd'hui 51% des flux migratoires. Elles n'hésitent pas, malgré les dangers, à partir seule ou avec leurs enfants. Et pourtant elles sont peu présentes dans le discours médiatique. C'est le constat de Camille Schmoll, spécialiste des questions de migration. Géographe, enseignante à l’Université de Paris, membre de l’Institut universitaire de France et de l’Institut convergences migrations et du laboratoire Géographie-cités, elle a fondé, avec Hélène Thiollet et Virginie Guiraudon, le Groupe international d’experts sur les migrations (GIEM).

Interviewée dans l'émission de France Culture, "Femmes migrantes invisibles"  , Camille Schmoll note que si elles sont invisibles, c'est qu'elles ne veulent pas attirer l'attention car la migration est vécue comme une transgression. Elle observe cependant un changement dans cette migration : “Les femmes qui partent, partent aussi parce qu'elles ont pu conquérir au départ une certaine forme d'autonomie. Ces changements du point de vue du positionnement social des femmes dans les sociétés de départ qui font qu'on va partir, ne sont pas uniquement des changements négatifs”. 

Entre persécutions, désir d’autonomie et envie d’ailleurs, les causes de leur départ sont loin d’être simples et linéaires. Dans son livre "Les damnées de la mer", fondé sur une recherche menée aux marges de l’Europe, en Italie et à Malte, Camille Schmoll restitue les parcours des femmes migrantes, de déchirements en errance, de rencontres en opportunités. 

"Les Damnées de la mer" offre ainsi une remarquable plongée dans leur vie quotidienne, dans des centres d’accueil où leur trajectoire est suspendue, dans l’attente d’une reconnaissance de cette Europe qui souvent les rejette. L’ennui et la marginalisation sont omniprésents. Mais ces femmes sont également résistantes et stratèges, à la recherche de lignes de fuite.

En restituant les multiples facettes de ces destinées, le livre décline l’histoire des migrations en Méditerranée au féminin. Il refuse les clichés binaires qui opposent la migrante-victime à la migrante-héroïne pour adopter le point de vue de l’expérience des femmes : non sans tensions, l’autonomie qu’elles mettent à l’épreuve apparaît à la fois comme le support et l’horizon de leur projet migratoire.  

Editions de la Découverte
Version papier : 20 €
Version numérique : 13,99 €
 
 




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