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18/09/2025

Sur Arte : “Tax Wars” ou le zéro impôt des multinationales




Mais d'où vient cette foutue dette que l'on brandit et fait peser sur les plus faibles en épargnant les plus riches, des particuliers aux entreprises ? La réponse principale est en ce moment sur Arte. Et c’est à regarder absolument si l’on veut sortir des explications simplistes (et biaisées).

Tax Wars " explore les procédés élaborés ces dernières décennies par les multinationales pour échapper à l’impôt, façon "Star Wars", filant avec humour et pédagogie la métaphore des chevaliers Jedi en suivant un bataillon d’experts affrontant les forces obscures de la mondialisation. Le documentaire explore en même temps les enjeux planétaires du combat pour la justice fiscale. 

Des bénéfices de l'ex-entreprise Alstom exfiltrés en Suisse par General Electric, la multinationale américaine qui l'a rachetée, aux fonctionnaires des impôts zambiens impuissants à contrôler les montages fiscaux sophistiqués des grandes compagnies minières exploitant le cuivre du pays, du Chili à l’Inde, les exemples de terrain illustrent ce scandale planétaire.

Le Fonds monétaire international (FMI) lui-même le dit : les multinationales priveraient chaque année les États de près de 600 milliards de dollars d'impôts légitimes en profitant de l'absence d'une régulation mondiale. Le social-démocrate danois Jepp Koford estime, lui, qu’en 2019 l'évasion fiscale dans son ensemble coûtait à l’Union européenne quelque 1 000 milliards d'euros par an, alors que l'argent public manque pour lutter contre le réchauffement climatique et ses conséquences, l’insécurité alimentaire, les pandémies, l’accroissement abyssal des inégalités. Les pays en développement, dont les ressources sont pillées, constituent les premières victimes de ce "hold-up du siècle". 

Mais, poursuit Arte dans sa présentation de “Tax Wars”, la crise financière de 2008, puis la succession des scandales fiscaux, des "Lux Leaks" aux "Panama Papers", ont fini par entamer la toute-puissance des quelque 120 000 entreprises mondialisées qui profitent du "moins-disant fiscal". En 2021, 140 pays ont ainsi adopté un accord que l'on aurait, dix ans plus tôt, qualifié d’utopique, et qui est entré en vigueur dans l'UE au 1er janvier 2024 : les bénéfices des entreprises doivent être taxés à hauteur de 15 % minimum, quel que soit le lieu où elles déclarent leurs profits. 
                
La Commission indépendante pour la réforme de la fiscalité internationale des entreprises (ou Icrict, son acronyme en anglais), coprésidée par les économistes Joseph Stiglitz et Jayati Ghosh et à laquelle appartiennent les français Eva Joly, Thomas Piketty et Gabriel Zucman, y voit une première victoire, insuffisante mais porteuse d'espoir.

 
En replay sur Arte jusqu'au 19 octobre 2025



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