Trahir

Souvenir. C’était il y a dix ans, le 22 janvier 2012. Le candidat François Hollande lance au Bourget une phrase restée célèbre : « Mon véritable adversaire, c’est la finance. » Moyennant quoi, se trahissant sitôt élu, il appelle près de lui à l’Élysée Emmanuel Macron, banquier d’affaires encore la veille. Cinq ans plus tard, celui-ci le trahit et entraîne une cohorte de socialistes qui trahissent à leur tour leur parti. Par la suite, mois après mois, le nouveau président trahit son « en même temps » et les ex-socialistes pour de bon leurs convictions en acceptant une politique « et de droite et de droite ». La trahison devient moderne, une rupture avec « l’ancien monde ». Alors quand revient en 2022 une campagne présidentielle, la trahison est devenue un fait admis. Le parti du candidat président, que lui seul on ne saurait trahir, démarche à droite et à gauche. L’extrême-droite où la traîtrise est dans les gènes peut s’en réjouir. Il reste encore heureusement des candidats à la Présidentielle et aux législatives fidèles aux idéaux républicains pour convaincre les électeurs de ne pas s’abstenir.

Michel Rouger