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01/06/2023

La BD, parfois, plus réelle que l'écrit !



Le 28 mai, table ronde animée par Amélie Mougey, rédactrice en chef de "la revue dessinée" avec (de gauche à droite) Christian Lax, Emmanuel Lepage, Hélène Ferrarini, Taina Tervonen.
Le 28 mai, table ronde animée par Amélie Mougey, rédactrice en chef de "la revue dessinée" avec (de gauche à droite) Christian Lax, Emmanuel Lepage, Hélène Ferrarini, Taina Tervonen.
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La BD, parfois, plus réelle que l'écrit !
Une bande dessinée rend-elle compte, ou non, de la réalité ? Quatre autrices et auteurs (1) ont raconté comment ils créent une œuvre, aux Étonnants Voyageurs à Saint Malo. Certaines BD font effectivement de l'information.

La bande dessinée « de reportage », comme l'appelle Emmanuel Lepage peut mieux décrire le réel qu'un simple écrit. D'ailleurs, Helène Ferrarini explique comment la BD permet de pénétrer un espace interdit pour, par exemple, « décrire la fouille d'un passeur de drogue » dans un endroit où ni une caméra, ni un appareil photo de peuvent entrer. A partir de témoignages, le dessin reconstitue un événement que personne n'a photographié, comme « un naufrage » cite Hélène Ferrarini. Comme pour un autre reportage,  elle « recueille les témoignages, recoupe les informations ». « J'accorde plus d'attention aux détails, par exemple,  à l'agencement de l'espace. Ça aiguise mon regard ». précise Taina Tervonen.

Emmanuel Lepage raconte «Quand je n'ai pas vu j'interprète.  je lis entre les mots. L'objectivité n'existe pas». Trois d'entre eux assurent que la BD retranscrit le réel. Nous pouvons pourtant nuancer : Hélène Ferrarini a publié en parallèle un essai (plus complet) sur le même sujet  « Allons enfants de la Guyane ». Christian Lax assume ses œuvres de fiction « Je fais tout simplement de la bande dessinée » où il reconnaît partir, parfois, de situations réelles.

Plusieurs genres de bandes dessinées abordent le réel :  le reportage, le témoignage, (l'autobiographie), ou l'investigation. La BD permet ainsi de traiter des questions d’actualité et d'histoire, par l’image, et apporte un "plus" au texte. Souvent, la bande dessinée documentaire est un genre engagé voire militant.

Une suggestion pour découvrir une BD : la lire deux fois (au moins), une première fois pour découvrir l'histoire, une seconde fois pour regarder les personnages, observer le décor, les détails...

Jean-François Bourblanc

Voir aussi La revue dessinée, l'actualité en bande dessinée (trimestriel) et sur Histoires ordinaires : « Algues vertes, une histoire interdite », « Bleu pétrole », le scandale de l'Amoco Cadiz , « Békame », l'odyssée d'un jeune migrant...
 

(1) Christian Lax, dans « L’université des chèvres » nous conduit sur les traces de deux instituteurs nomades, à diverses époques et lieux du monde. (Futuropolis, 23€)
Emmanuel Lepage  voyageur, scénariste, coloriste  revient avec Cache-cache bâton sur son enfance, lorsque ses parents tentent l’expérience de la vie en communauté. (Futuropolis, 29,90€)
Hélène  Ferrarini, journaliste et reporter, jette une lumière crue sur une politique d’assimilation des autochtones encore active en Guyane : "Prière d'être Français" (Revue dessinée N°38, 18€)
La journaliste Taina Tervonen et le dessinateur Jeff Pourquié documentent  le « business des frontières fermées ». Au XXIe siècle, la liberté de circulation devient un privilège de plus en plus rare, et nombreux sont ceux qui profitent sans scrupules des migrations : "A qui profite l'exil ?"( Delcourt 20€)



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