Souvent le quartier de Villejean a été comparé à un village, avec sa place centrale, son marché, sa maison de quartier, son église...Ce samedi 8 novembre a été une fête de village, pour les 50 ans de la Maison de quartier..
La fête s'est déroulée en intérieur : elle s'est étalée à tous les niveaux, au sous-sol, au rez-de-chaussée et des expositions à l'étage. En fin de matinée, tout a commencé par une « conférence décalée » sur l'histoire de la Maison de quartier. Avec un peu d'humour ou  d'ironie, par exemple, sur l'association Rencontre et Culture, : pourquoi "rencontre" au singulier dans un tel lieu ?
  Une  alternance de chansons, de jeux, de danses, bref un programme, porté par les bénévoles qui s'est déroulé de façon très dynamique et joyeuse. La pause du déjeuner a permis aux participants de se retrouver et de discuter entre eux tout en goûtant le couscous et le gâteau d'anniversaire. La fête a réuni une grande partie des adhérents, des habitués, avec de la chaleur humaine : une fête de famille, prolongée en soirée par une méga boum.
Jean-François Bourblanc
 

« Ce qui me plaît le plus ce sont les liens avec les enfants, les partenaires, les familles » souligne Géraldine qui vient, à la rentrée dernière de prendre un poste de responsable d'équipe à Maurepas. « Je suis en responsabilité des équipes sur l'organisation, la gestion du temps du midi. J'organise le planning des animateurs et animatrices quand ils interviennent à l'école. C'est un peu différent d'avant, mais je  veux être avec les enfants. Sinon, ce serait dur pour moi ».

 

« A Jean Moulin, ça fait plusieurs années qu'on a créé des événements en conviant les familles ».

Par exemple, une « fête des jeux » et aussi les enfants ont participé à « incroyables talents »..
Ils montent un spectacle où ils chantent, dansent, font des tours de magie... selon leurs goûts. 

« Proposer aux parents de venir voir ce que font les enfants, les aide aussi à avoir un lien avec nous. C'est  plus facile pour nous d'apprendre à connaître les familles. (...) Des familles se confient plus facilement à nous qu'aux enseignants. Ça nous permet, avec les enseignants, de faire un lien, de pouvoir aider certaines familles, si besoin. Notre travail, c'est le prolongement de l'école. On est là quand les enseignants sont en pause ».

Parti du collège Rosa Parks, pour apporter un soutien aux enseignants, aux  collégiens et à leurs parents, le cortège a rejoint l’école Guyenne puis le magasin Carrefour, pour soutenir les travailleurs du quartier de Villejean. De nombreux drapeaux manifestaient leur solidarité aux Palestiniens.
Dès 7h, une tentative de blocage a été initiée, en vain, puis à 9h, un barrage filtrant a permis de sensibiliser les automobilistes qui entraient dans Rennes. Les participants se sont ensuite réunis  sur la dalle. L'appel avait été lancé lors d' une assemblée générale le mercredi 3 septembre à la Maison de quartier de Villejean. 
Les prises de paroles ont dénoncé les problèmes spécifiques  du  quartier :  notamment les logements sociaux insalubres et le danger de fermeture du collège Rosa Parks .

Créée en 2020 Ma culture à toi est une association « d'éducation à la différence, pour promouvoir les cultures et lutter contre les discriminations» précise Roukia. La base : « toutes les cultures se valent ». Les activités s'exercent à Rennes et dans ses environs.  Un accompagnement à la parentalité pour « la réussite éducative » des enfants, est organisé, en particulier dans les quartiers populaires. Chaque mois, des ateliers « cuisine », en partenariat avec d'autres structures,  font découvrir la diversité des aliments. Ils mettent un produit à l'honneur avec deux ou trois façons de le cuisiner selon les pays d'origine : manioc, banane et bientôt igname. Les membres de l'association montrent ainsi aux autres comment elles le préparent. L'une des qualités de Roukia, la  générosité, ne l'empêche pas d'être parfois un peu directive. 

Bacou, Damir, Ruben et Stan, les quatre jeunes hommes ont  repris leur travail et leurs activités. Mais un an plus tard, ils ne constatent pas de changement d'attitude des policiers .  « Pourquoi les policiers sont-ils aussi durs avec les jeunes des quartiers populaires ? » s'interroge Ruben (2). Suite à des violences dans le quartier en janvier 2025, il a constaté une augmentation des contrôles policiers : « les contrôles ont doublé, triplé».  Damir regrette « la police ne fait pas son travail comme il faut. Il n'y a pas de patrouille régulière ». Les policiers ne sont pas assez présents, en permanence. Ils ne connaissent pas les habitants. Stan raconte :  « Un  contrôle mal passé, en voiture  : des policiers ont essayé de me rabaisser ». Il a dû se maîtriser pour ne pas réagir.
  Ce débat les a marqués tous les quatre. « Ça m'a fait le plus grand bien, ça m'a donné du courage ». Bacou a davantage confiance en lui depuis ce débat. Maintenant il travaille comme livreur. Ruben est veilleur de nuit à la Maison des enfants. Avec Breizh Insertion Sport, il a participé, début avril,  à l'organisation d'un après-midi au Parc du Berry « Balle au centre », autour d'un match de foot, avec de la musique et des animations ouvertes à tous, jeunes, enfants et parents. Damir est éducateur sportif et en formation vente. Comme son ami, Stan est éducateur sportif, lui à Beauregard (Rennes) :  « j'aime  beaucoup être en  relation avec les gens . Avec le foot, c'est facile ». 

 (1) Le débat a eu lieu le 23 mars 2024, lors du Festival «Nos futurs » La vidéo de ce débat vient de sortir.
(2) Ces entretiens se sont déroulés avant les coups de feu du jeudi 17 avril 2025.

Voir aussi sur Histoires ordinaires :
Ils ont organisé  le débat « Jeunes et police, pourquoi tant de haine ? »
et :
Des jeunes ouvrent le débat sur l'action de la police dans leur quartier
 

 « La mise en route s'est faite de façon assez fluide » précise Véronique, l'une des initiatrices de ce projet d'habitat participatif. Ils sont installés depuis plus d'un an dans leur logement, allée du Saumurois, Cette première année a été bien occupée : « Il y a beaucoup de réserves sur la construction à gérer (fissures du crépis, étanchéité...). On avait aussi individuellement des  travaux ». Chacun, chacune a sa vie personnelle avec enfants, pour certains, et des activités professionnelles... Pour la vie du collectif « On devrait y consacrer davantage de temps. Ça va se mettre en place», estime Véronique.