Aujourd'hui, 18 élèves en 6ème, 14 élèves en 5ème suivent des cours d'arabe à Rosa Parks : trois heures par semaine la première année,  deux heures et demi la seconde année, dans le cadre d'une section bilangue anglais-arabe. Marie Zrek enseigne aussi dans deux autres collèges rennais : Gayeulles et Landry. Elle explique ses méthodes avec passion : elle leur apprend l'arabe moderne avec des références aux dialectes que certains parents pratiquent. Elle estime qu'environ six enfants sur dix ont au moins un parent qui parlent arabe. « Mais on accepte tous les élèves, même ceux qui ne connaissent pas un mot d'arabe, même pas Salam... »

Les élèves sont très curieux « parfois un peu trop » sourit-elle. « La classe de 5ème est exceptionnelle, ils sont très motivés. J'ai de la chance . En 6ème, on commence, j'espère aussi les mener au même niveau".

Pour limiter  les risques de cancer, Maguy, Ruth, Berda (1) trois des fondatrices de l'association ont mis au point un dépliant avec des recommandations, mais surtout des suggestions pour améliorer les régimes alimentaires. « Nous avons indiqué en vert ce qui est bon pour la santé, en rose ce qui est moins bon et qu'il faut éviter », précise la présidente, Maguy Ndjani Eteno. Pendant trois ans (2017-2019), des bénévoles de l'association ont distribué ce document dans des restaurants universitaires (Le Métronome à Villejean et l’Étoile à Beaulieu), celui du Conseil départemental, du CHU, et de deux lycées (Louis Guilloux,  et Charles Tillon).

 «Accompagnement à la scolarité», l'aide aux devoirs tous les mercredi après-midi, ateliers «contes d'ici et d'ailleurs» chaque mois, (le dernier a eu lieu samedi 13 mai), atelier «art plastique» mensuel.  Pour l'éducation, l'association organise ces trois activités régulières dans son local (2). Ablavi Dekadjevi, la présidente, décrit ainsi les activités d'Educ-Ustawi dans chaque domaine.

Ce cœur du quartier, quartier prioritaire de la politique de la Ville, QPV (1) autour de la dalle Kennedy (en rose sur la carte) comptait 8883 habitants en 2018 . Il représente plus de la moitié  (54%) des 16413 habitants de l'ensemble de Villejean. Les dernières données disponibles datent de 2022, pour les plus récentes. Irma Poulard de l'APRAS (Association pour la Promotion de l’Action et de l’Animation Sociale) a présenté ces informations le 16 mars à la Maison de quartier .
Dans cette partie du quartier, 4700 habitants (53%) ont moins de 25 ans : un habitant sur cinq a moins de 15 ans et un sur trois entre 15 et 24 ans (2). Pour l'ensemble de la ville de Rennes, les moins de 25 ans représentent 37% de la population. Fin 2021, 377 enfants de moins de trois ans vivaient dans ce cœur du quartier dans une famille sur  trois (31%) : 41% de ces 336 familles sont des familles monoparentales (22% à Rennes).

 Largement illustré, ce magazine donne la parole aux professionnels et militants engagés contre les multiples formes de violences qui, au-delà de la délinquance elle-même, affecte la vie des quelque 16 000 habitants et l’image de Villejean. Ces témoignages ont déjà été rassemblés sur un blog attaché au webmagazine Histoires Ordinaires  :  ses rédacteurs ont décidé d’en proposer une version plus courte et sur papier pour rendre cette enquête accessible à toute la population.

L’équipe d’Histoires Ordinaires connaît bien les énergies du quartier dont elle rend compte sur un blog depuis plus de quatre ans. Elle a donc voulu rendre justice à Villejean et ses habitants en montrant que la vie ne s’y limite pas aux trafics et autres faits divers. Ceux-ci, bien réels mais limités à des individus et groupes dans quelques lieux, éclaboussent les mille visages du vivre ensemble et masquent particulièrement les multiples initiatives prises pour résister aux violences établies, le chômage, la précarité, la pauvreté, les discriminations, qui minent la vie quotidienne et font le lit des déviances.

Des journalistes ont enquêté durant plusieurs semaines. Ils ont rencontré une trentaine de professionnels et militants mobilisés dans les services publics et quelque quatre-vingt associations, des femmes et des hommes engagés avec lesquels tout a été abordé : les causes, les faits, les initiatives pour prévenir, atténuer, enrayer, résister.
Le magazine, réalisé avec l’aide financière de la Ville et de Rennes Métropole, devrait être dans toutes les boîtes aux lettres du quartier d’ici le 24 mars.