Ces quatre personnalités s'interrogent sur les différentes formes de la violence. La violence de la société est aussi le reflet d'une violence qui existe à l'intérieur de chaque individu. Cette violence là, nous pouvons en faire quelque chose d'énergétique.
Sortir de la super machine à broyer les consciences qu'est la société de consommation, nous sommes beaucoup à y aspirer. Mais comme l'écrit dans l'introduction, Serge Latouche, professeur d'économie à l'université Paris-Sud d'Orsay, " Il ne s'agit pas de substituer une " bonne économie" à une " mauvaise", ni une "bonne" croissance ou un "bon" développement à leur mauvaise version en la repeignant en vert, en social ou en équitable, avec une dose plus ou moins forte de régulation étatique ou d'hybridation par la logique du don et de la solidarité. Il s'agit de sortir de l'économie"
Nous sommes dans l'illimitation, illimitation de la production et la destruction des ressources naturelles qui va avec, illimitation de la consommation et sa création illimitée de besoins, illimitation de production de déchets, illimitation dans tous les domaines...
François Maspero fut contre la guerre d'Algérie et la défense de la cause de l'indépendance, risquant la survie de sa maison d'édition, rappelle Hubert Rouaud, de l'association 4ACG, " Je peux témoigner que ses livres comme ceux des Éditions de minuit eurent un rôle essentiel pour que ceux qui les lurent ne partent pas en Algérie ou, au minimum, y aillent avec une conscience politique leur évitant de commettre ou de tolérer les exactions accompagnant trop souvent la prétendue "pacification" et, à ce titre, je lui suis redevable."
En effet, François Maspero fut une des chevilles ouvrières du manifeste des 121 , déclaration signée en septembre 1960, par cent vingt et un intellectuels français pour dénoncer la guerre d'Algérie. De son vrai titre Déclaration sur le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie, le manifeste souligne que " la population algérienne opprimée " ne cherche qu'à être reconnue que " comme communauté indépendante ". Il dénonce la torture qui " va contre les institutions démocratiques ".
Le manifeste fait aussi des propositions : " Nous respectons et jugeons justifié le refus de prendre les armes contre le peuple algérien. Nous respectons et jugeons justifiée la conduite des Français qui estiment de leur devoir d'apporter aide et protection aux Algériens opprimés au nom du peuple français. La cause du peuple algérien, qui contribue de façon décisive à ruiner le système colonial, est la cause de tous les hommes libres."
Le Coran a été écrit par des hommes à l'époque du deuxième successeur de Mahomet. « Or si nous reconnaissons l'origine humaine du Coran, il devient plus facile d'admettre que son contenu n'est plus adapté à la réalité d'aujourd'hui ».
Le titre l'annonce, il nous convie à entrer dans un monde porteur d'espoir à travers les idées et les initiatives qui cherchent à penser autrement la démocratie sur les territoires. « La question territoriale est centrale pour penser le renouveau démocratique. Aujourd'hui, l'abstention est d'autant plus élevée que l'élection concerne un grand territoire » écrit Gaëlle Ronsin.
Ce numéro de septembre ( en cliquant, vous pourrez consulter les quatre premières pages ) se propose de nous présenter des expériences comme celle de l'Islande avec la première grande assemblée tirée au sort, celle de la tentative de rotation des mandats à Saint-Nazaire ou l'adoption de la sociocratie au sein de l'ancienne Communauté de Communes autour d'Anduze. « De nouvelles formes de démocratie peuvent-elles exister au sein des institutions classiques ? Nous verrons que les municipalités se saisissent de l'injonction de démocratie participative, avec toutes les contradictions que cela peut engendrer. Une institution modèle n'est pas forcément symbole d'une avancée démocratique, comme nous le verrons avec le « modèle Suisse ». Finalement, quelles sont les conditions nécessaires à l'avènement d'une démocratie réelle ? » conclut Gaëlle Ronsin
« EN CORSE AUSSI, IL Y A, ET IL Y A TOUJOURS EU, UNE INTELLIGENCE DE LA PAIX. Celle des « PACERI », faiseurs de paix et médiateurs… celle que la langue confirme quant au sacré de la vie. « Hè megliu à more ch'è tumbà… mieux vaut mourir que tuer » disaient nos pères. » écrivent sur leur site les militants d'UMANI - Fundazione di Corsica.« C'est toute cette part de tradition non-violente incarnée par l'œuvre de PASQUALE PAOLI, celle des Lumières et de la démocratie, celle de notre hymne à la « Madre Universale », celle de l'hospitalité offerte au peuple juif, celle des valeurs de la Résistance qui ont fait de la Corse le premier département français libéré... mais aussi, par exemple, celle des comportements des jeunes qui font de notre île aujourd'hui, une des régions les moins affectées par la violence scolaire en France. »
En avril 2011, UMANI a lancé le programme DIVENTATE ARTIGIANI DI A NO-VIULENZA… DEVENEZ ARTISANS DE LA NON-VIOLENCE. Ce sont plus de 2500 personnes qui se sont initiés aux techniques, aux outils et à la pédagogie.
Cette année, la troisième université d'été aura lieu à Borgo, les 11 et 12 juillet.
Informations : afc@afcumani.org - 04 95 55 16 16 - ENTRÉE LIBRE ET OUVERTE À TOUS ET TOUTES - Inscription sur le site
La revue Alternatives Non-Violentes change de formule avec le prochain numéro à paraître fin mars. Les anciens numéros ont 72 pages illustrées ou plus, ils équivalent à un livre. Les numéros à venir n'auront plus que 36 pages.
Tous les anciens numéros de 72 pages ou plus doivent disparaître, c'est pourquoi ils sont vendus à seulement 4 €. Ils demeurent des outils pertinents pour approfondir l'éthique de la non-violence, la pensée et l'œuvre de Gandhi, de Tostoï, de Martin Luther King, la non-violence dans l'éducation, etc.
Pour passer votre commande, consulter le site : www.alternatives-non-violentes.org
Mais en regardant la violence par les armes de plus près, il s'est aperçu qu'elle se répandait de manière similaire aux maladies contagieuses. Il présente un autre regard, renversant, sur un problème que bien trop de communautés acceptent comme tel. « Nous avons annulé l'impact de tant de maladies », note Slutkin « et nous pouvons faire la même chose pour la violence ».
Ce n° 169 a déjà diffusé à 5 400 exemplaires. Et un nouveau retirage se pointe à l’horizon !
L'action non-violente attire actuellement en Corse des pans entiers de la société civile, à commencer par des enseignants, et des jeunes et des vieux... Ce n° 169 est actuellement en vente dans tous les bureaux de presse de l’île, et même dans des supermarchés ! C’est le fruit du patient travail de la Fondation de Corse (http://www.afcumani.org ) dont le président est Jean-François Bernardini, chanteur et leader du célèbre groupe I Muvrini ( http://www.muvrini.com/rdv.php )
D’innombrables sites et blog de Corses évoquent ce n° 169 d’ANV, et tout particulièrement celui d’Edmond Simeoni, le ‘ père du nationalisme’, maintenant complètement converti à la non-violence. Voir son site : http://www.edmondsimeoni.com.edmondsimeoni.com et l’entretien avec lui avec le n°169 d’ANV.
Le clou a été la parution d’un long entretien de l’ami Jean-François Bernardini dans Corse Matin du 5 janvier « La non-violence nous apprend à nous battre cent fois mieux », vous pouvez le consulter en ligne en cliquant ici , il s’agit d’un article phare.
« Le bien et le mal, oui, c'est une réalité de notre monde. Mais et " nous " dans tout cela ? » C'est comme un éclair qui traverse la brume du cerveau au petit matin. C'est ce qui est arrivé à Dominique : ses méninges l'ont embarquée pour une traversée qu'elle vous invite à faire avec elle.
Mon propos n’est cependant pas de questionner ces deux notions, d’autres l’ont fait avant moi et d’autres s’y penchent encore, bien mieux que je ne saurais le faire. Non, il s’agit ici seulement de faire état de mes pensées à partir d’un de mes instants de vie.
En effet, il y a quelques jours, j’ai fait se rencontrer deux de mes amis qui, par ailleurs, ne se connaissaient pas du tout et, à un tournant de leur échange, ils ont évoqué le criminel de guerre nazi Eichmann, ce qui les a tout naturellement conduits à aborder le thème du bien et du mal... Et depuis lors, mes neurones s’agitent !
Pour exposer ce qui a servi de support à ma réflexion et vous livrer quelques « clés » de compréhension, il me semble nécessaire de poser le cadre mais, par souci d’anonymat, je vais nommer mes amis Clara et Mikaël.
A son tour, le pays s'enflamme. Le printemps arabe démarre et se répand dans tout le Proche et Moyen-Orient. Les jeunes qui s'opposent ont à peine trente ans. Ils prennent des risques inouïs pour s'opposer aux régimes despotiques de leurs pays. Ils le paient de leur vie.
Ce n'est pas le printemps arabes mais celui des Arabes, qu'ils soient marchand à la sauvette, journaliste, institutrice, cadre, étudiant ou rappers. Ils démontrent que leur rôle n'est pas minime. Bien au contraire, le livret de Gene Sharp en main, malgré les tortures et les menaces, leur engagement dans une contestation non-violente ne faiblit pas.
Traumatisés par la guerre, ils sont traités à l'hôpital psychiatrique Al-Amal à Sana'a. Victimes et pris aux pièges des combats, ils n'en sortent pas indemnes bien sûr.
Le psychologue interviewé met en garde : cette jeunesse, blessée de l'intérieur comme dit Ahmad, si elle n'est pas secourue psychologiquement, entre déjà dans le cercle infernal de la violence.
Un traitement thérapeutique s'impose mais le nombre de psychiatre par habitant est un des plus faibles du monde.
Le sous-titre parle de lui-même « La pensée désobéissante de Thoreau à Martin Luther King ». Peut-on, doit-on désobéir en démocratie, alors que le respect des décisions prises en est un des principes fondateurs ? Manuel Cervera-Marzal, en s'appuyant sur les écrits de Thoreau, Gandhi et Martin Luther King, donne des clefs pour comprendre pourquoi et comment la désobéissance civile est une composante essentielle de la démocratie.
Manuel Cervera-Marzal est également l'auteur de « Miguel Abensour, critique de la domination, pensée de l'émancipation » aux Editions Sens et Tonka ( mai 2013 )
Pour commander le livvre, cliquer ici aux Editions Aux Forges de Vulcain
Editorial de François Vaillant
Albert Camus (1913-1960) vient d’une famille pauvre des banlieues d’Alger, sa mère, Catherine, femme de ménage, n’a jamais su lire. Son père, Lucien, caviste, est mort à la guerre de 1914-18, laissant son enfant orphelin à l’âge de trois ans et demi.
Albert Camus s’est battu du côté des ouvriers exploités, mais comme il a eu le courage de critiquer âprement la violence des régimes communistes en URSS puis en Europe de l’Est, certains le réduisent à un anti-communiste. Camus a insufflé la révolte, la dignité et la liberté dans ses romans et pièces de théâtre. Certains bourgeois tranquilles et quelques capitalistes affairés en quête de références littéraires cherchent toujours s’emparer de son héritage intellectuel. Il n’est pas leur philosophe.
Le président de l’époque a déjà voulu, en 2009, faire un coup de force en projetant de faire entrer au Panthéon les restes de l’écrivain. Sa famille refusa, par simple décence. Qu’on l’entende bien, pour Camus : « la société bourgeoise parle de liberté sans la critiquer . »(1) ; et, par ailleurs, « Pendant cent cinquante ans, sauf dans le Paris de la Commune, dernier refuge de la révolution révoltée, le prolétariat n’a eu d’autre mission historique que d’être trahi . »(2)
Les statistiques, on les connaît : selon l'UNICEF, les femmes accomplissent 66 % du travail mondial, produisent 50 % de la nourriture et perçoivent ...10 % des revenus !
Souhaitons que ces trois ouvrages circulent pour aider à mieux comprendre la souffrance des femmes humiliées, battues, bafouées et mutilées à travers le monde.
Avoir peur est donc un phénomène naturel et indispensable. La peur fait partie des émotions comme la colère, la honte, la tristesse, le dégoût. La peur prévient d’un danger, le dégoût incite à se détourner d’une substance néfaste, la honte alerte sur le risque de compromettre sa place dans le groupe par une transgression, la tristesse témoigne d’un attachement mis à mal par la perte d’un ami, d’un souvenir… ou d’une illusion !
Hannah Arendt fit scandale en écrivant que l'extermination des Juifs par les nazis n'avait pas été exécutée par des monstres animés d'une haine diabolique, mais par de banals employés, débarrassés de leur conscience individuelle par une soumission à l’autorité, niant les conséquences de leur acte car ne participant qu’à une petite partie du rouage. Le procès Eichmann (1961) est contemporain des recherches de Milgram qui montrent comment la soumission à l'autorité inhibe la conscience individuelle.
Lire Petite Poucette, c'est faire reculer la peur, génératrice de violence et d'angoisse et se faire confiance dans cette révolution que nous vivons, décisive et accompagnée de mutations politiques, sociales et cognitives. « Je voudrais avoir 18 ans, l’âge de Petite Poucette et de Petit Poucet, puisque tout est à refaire, non, puisque tout est à faire », conclut Michel Serres.
Changer le regard
Dans la vidéo ci-dessous, Michel Serres explique sa démarche et commente le contenu du livre. Une heure d'écoute qui peut changer nos visions et nos angles de vues. « A ces faux dieux mangeurs de victimes infinies, je préfère notre virtuel permanent, qui comme l'Europe, ne demande la mort de personne. Nous ne voulons plus coaguler nos assemblées avec du sang. Le virtuel, au moins, évite ce charnel-là. Ne plus construire un collectif sur le massacre et le sien propre. Voilà notre avenir de vie face à votre histoire et vos politiques de mort. » écrit le philosophe.
Féministe, militante pour la paix, fondatrice de l’association féministe « Amargi » ainsi que de la revue du même nom, Pinar Selek, 41 ans, est sociologue de terrain et écrivaine. Aujourd’hui réfugiée à Strasbourg, elle poursuit un travail de thèse initié à Istanbul.
En 1998, accusée sur dénonciation d’avoir posé une bombe au marché aux épices d’Istanbul, elle est emprisonnée deux ans et demi et torturée. Quatorze rapports d’expertise sur quinze établissent qu’une fuite de gaz accidentelle est à l’origine de l’explosion. Pinar Selek a été trois fois acquittée par le Tribunal pour être condamnée aujourd'hui à perpétuité : un véritable acharnement politico-judiciaire dans un procès dont les irrégularités scandaleuses ont été dénoncées avec force par les experts auprès du Parlement européen.
Ce dont on l'accuse, en fait, est détaillé dans l'interview paru sur le web docu " Têtes de Turques". Dans le cadre de ses recherches de sociologue, elle a interrogé des militants du PKK. Suite à l'explosion de la bombe,la police veut connaître les noms des militants du PKK soupçonnés d'avoir perpétré l'attentat. Pinar refuse.
Son seul tort est le courage qu’elle a manifesté en 1998, lorsqu’elle a refusé de livrer à la police l’identité de militants kurdes. Ni l’emprisonnement, ni la torture, ni les manipulations judiciaires ou les intimidations n’ont entamé sa résolution à poursuivre ses travaux de doctorat à l'université de Strasbourg, à défendre les valeurs féministes, les Droits Humains et la cause des minorités.
Merci, Monsieur Hessel, de nous avoir aidés à dire que cette proposition est valable, que cela vaut le coup d'y réfléchir et de la mettre en action aussi bien dans notre quotidien que dans les zones de conflits.
Pédagogue de profession, j'aime cette idée que nous puissions collaborer, lecteurs/lectrices, expert/e/s, pour partager nos questions, mettre en commun nos réflexions et mutualiser nos ressources pour agir au quotidien là où nous vivons.
Marie-Anne Divet