Rebelles non-violents

À propos du film sur Hannah Arendt

Jeudi 30 Mai 2013


À propos du film sur Hannah Arendt
En 1961, la philosophe juive allemande Hannah Arendt est envoyée à Jérusalem par le journal le New Yorker pour couvrir le procès d’Adolf Eichmann, responsable de la déportation de millions de juifs. Les articles qu’elle publie et sa théorie de "La banalité du mal" déclenchent une controverse sans précédent. Son obstination et l’exigence de sa pensée se heurtent à l’incompréhension de ses proches et provoquent son isolement.
 
Hannah Arendt fit scandale en écrivant que l'extermination des Juifs par les nazis n'avait pas été exécutée par des monstres animés d'une haine diabolique, mais par de banals employés, débarrassés de leur conscience individuelle par une soumission à l’autorité, niant les conséquences de leur acte car ne participant qu’à une petite partie du rouage.  Le procès Eichmann (1961) est contemporain des recherches de Milgram qui montrent comment la soumission à l'autorité inhibe la conscience individuelle.
 

La banalité du mal

Ce film  parle de la liberté de penser, de la liberté de s’exprimer, ainsi que du conformisme. Le totalitarisme instaure le déni aux individus de penser autrement que selon la norme qui devient petit à petit le refus pour soi de penser tout court.
 
Les amis juifs d’Israël et des Etats-Unis d’Hannah Arendt deviennent particulièrement virulents envers elle lorsqu’elle s’interroge sur le rôle de certains  responsables des communautés juives d’Europe qui par une attitude de complaisance  envers les nazis n’auraient peut-être pas tout tenter pour éviter ce génocide.
 
Au-delà des aspects philosophiques de ce film, qui devrait plaire à toute personne qui se questionne sur la violence,  le rôle d’Hannah Arendt est suffisamment bien incarné par l’actrice Barbara Sukowa pour découvrir toutes les facettes de cette philosophe, dans sa vie de femme, avec ses amours ( elle aime son mari avec qui elle vit et a vécu une grande passion avec Heidegger qui marquera toute sa vie) avec ses doutes, ses peurs, ses souffrances lorsque ses amis la rejette, son addiction au tabac, ses révoltes, ses blessures d’enfant, son vécu d’exilée, son enthousiasme devant ses étudiants à la fac, sa fatigue physique, son exigence philosophique et sa rigueur intellectuelle.

Yvette Bailly
Mouvement pour une Alternative Non-violente
Lyon

                                                               


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Marie-Anne Divet
Marie-Anne Divet
Ce qui m'a intéressée dans les idées de Gandhi, c'est le choix. Ou de réagir à la violence par la violence ou de répondre, en me creusant la tête, d'une autre manière, qui respecte l'être humain, comme un autre moi-même. J'aime cette obligation de faire autrement, d'une façon active et créative, une manière d'être à l'autre et non d'avoir l'autre.
Pédagogue de profession, j'aime cette idée que nous puissions collaborer, lecteurs/lectrices, expert/e/s, pour partager nos questions, mettre en commun nos réflexions et mutualiser nos ressources pour agir au quotidien là où nous vivons.

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