05/01/2012

Afghans dans l'enfer de la drogue



C'est le titre d'un reportage d'Olivier Tallès publié dans La Croix du 2 janvier. En Afghanistan, le nombre des consommateurs d'opium est passé, en cinq ans, de 150 000 à 230 000, quand celui des héroïnomanes a presque triplé, passant de 50 000 à 140 000.  Un million d'Afghans, entre 15 et 64 ans, sont dépendants d'une drogue, soit 8% de la population de cette tranche d'âge. « C'est l'un des taux les plus élevés du monde », relève l'Office des Nations Unies en charge de la drogue et du crime (ONUDC).

La culture quasi industrielle du pavot (qui donne l'opium, puis l'héroïne après transformation) dans les campagnes maintient les prix ridiculement bas, tout en assurant un revenu aux petits producteurs. Après la chute du régime taliban, le pays est redevenu le premier producteur mondial d'opiacés.

« Jamais l'Afghanistan n'a produit autant d'opium », observe un diplomate cité par le journal. « Par crainte de se mettre les populations à dos, la communauté internationale s'est concentrée sur la lutte contre le terrorisme en passant complètement à côté de la lutte contre la drogue. Cela doit pourtant devenir une priorité. Car l'héroïne fait plus de victimes en Europe que le terrorisme »

Au-delà des adolescents et des adultes qui deviennent dépendants, « le trafic engendre la corruption à tous les étages, gangrène le gouvernement et affaiblit l'Etat ». En 2010, selon un rapport du Sénat américain, plus de 1,6 millions d'Afghans ont bénéficié des revenus liés au trafic de drogue qui représente à lui seul 33% du Produit intérieur brut (PIB) du pays, soit 2,5 milliards d'euros. En 2009, d'après l'ONU, les talibans ont tiré 10 à 15% de leur revenus du trafic de l'opium.
 




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