17/07/2016

​Écrans sauvages



L'horreur, cette fois, je l'ai lue dans les journaux, entendue à la radio. Pas vue sur les chaînes d'info. Écran total sur les images. Impossible de rouvrir ce fameux live télévisé qui se nourrit de l'enfer, du sang des victimes, de la stupeur des survivants, de la détresse des proches, anxiogène à en vomir. Nice a confirmé la morbide compétition. France 2 a même dû s'excuser d'une interview odieuse. Ces images en live massacrent les cerveaux aussi gravement que les clichés volés par les smartphones et postés sur les réseaux sociaux. Et tous ces écrans sauvages ne font que conforter les vidéos des terroristes de Daech, celles qui veulent radicaliser les extrémistes de tous bords, celles que regardait le chauffeur du camion fou. Non. Ne pas se laisser envahir par les images, submerger par les sentiments. Tenter de comprendre pour mieux réagir et agir. Et pour cela, lire, écouter les journalistes de confiance qui contrôlent et analysent une information sans cesse déformée par l'industrie de l'émotion.

Michel Rouger


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