31/01/2020

​UIPP



S’il est un nuisible aujourd’hui, c’est bien l'’Union des Industries de la Protection des Plantes. Ou, pour être plus juste, de la protection des pesticides, accessoirement de la protection des profits. Dix-neuf firmes agrochimiques en bande organisée. Dernière proie : la loi sur l’alimentation Egalim de 2018. Un de ses articles interdit enfin, à partir de 2022, de produire et de vendre divers pesticides bannis en Europe depuis des années. Le Monde de mardi révèle les assauts de la bande auprès de l’Elysée et du ministre de l’Economie. Lobbying gagnant, la démocratie à son tour infecté, interdiction repoussée en 2025. Insatisfaite, l’Union agrocynique a saisi alors le Conseil constitutionnel pour... « atteinte aux droits de l’homme ». Dans une décision historique, le Conseil, ce 31 janvier, a dit stop : la protection de la santé et de l'environnement est un droit supérieur à la liberté d'entreprendre. La loi est validée. A nouveau, l'UIPP "étudie les voies juridiques possibles" : nos usines françaises doivent pouvoir produire ces poisons qui, interdits de vente ici, se dispersent dans l’alimentation d’une bonne demi-douzaine de pays africains. Un acharnement à vomir. 

Michel Rouger


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