Alors que les Français ont le moral dans les chaussettes à cause d’une dette publique historique, la Bourse de Paris a battu mercredi un record non moins historique, dopée cette fois comme les autres par la fin du blocage du budget fédéral états-unien. Le citoyen est habitué au décalage entre la santé de la Bourse et ce qu’il vit. Le conflit est même régulier tant les intérêts sont opposés. Le licenciement est bien vu à la Bourse : quand l’entreprise dégraisse, jargonne le boursicoteur, l’actionnaire s’engraisse, raille l’ouvrier. La Bourse cajole toujours le secteur du pétrole qui nuit à la Planète et à ses habitants. Elle se shoote aux derniers paradis artificiels : aujourd’hui les profits faramineux promis par l’intelligence elle aussi artificielle sur laquelle on parie des centaines de milliards. Une nouvelle bulle financière s’annonce, alertent de plus en plus les spécialistes. Pas grave : quand elle éclatera, les Etats, déjà genoux à terre, et leurs populations otages, essuieront les dégâts. La Bourse et la vie, c’est aussi d’éternelles histoires de braquage.
Michel Rouger
Michel Rouger