03/12/2015

​État d'alerte



Trois semaines après la tragédie, l'état d'urgence met les défenseurs des libertés en état d'alerte permanent. Les interpellations, perquisitions et gardes à vue sans aucun lien avec des menaces terroristes s'étalent dans la presse. Et que je t'enfonce les portes, plaque au sol, passe les menottes. L'état d'urgence est une aubaine pour accélérer des procédures sans les contraintes de la Justice ou simplement pour terroriser des militants. Au moins la montée de cette insécurité d'État était-elle prévisible : tout régime d'exception offre aux autorités d'un pays une sorte de jouissance policière dont elles ne se débarrassent pas facilement. Obama n'a pas fermé Guantanamo. Heureusement, la société civile - militants des droits humains, mouvements de jeunes, la presse... - se mobilise, les parlementaires eux-mêmes créent une alerte quotidienne. La résistance est en marche contre ce recul des libertés qui fait des terroristes kamikazes des cadavres souriants. 

Michel Rouger


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