03/12/2020

​Capitalisme bio



Manger sain, c'est aujourd'hui capital. Il fallait donc bien qu'un jour, avec sa plasticité coutumière, le capitalisme s'en nourrisse. Les rayons bio des mammouths de la distribution grossissent, Carrefour a avalé récemment Bio c'Bon et voilà qu'un trio de financiers, Zouari (Monoprix, Picard...), Niel (Free) et Pigasse (multicarte), proposent depuis lundi en Bourse 2MX Organic. "Portés, disent-ils, par une vision alternative", ils veulent lever au moins 250 millions d'euros pour acquérir des entreprises qui produisent et distribuent des produits de consommation "durable" (du bio light donc, alternatifs mais pas trop). Si vous avez un million sur vos livrets - c'est le ticket d'entrée - bienvenue à 2MX Organic. Le système qui a produit les géants de l'agro-industrie et de la distribution, rois de la malbouffe et de ses perturbateurs endocriniens, de la pollution plastique et du lobbying anti-étiquetage, s'amende donc ! Bonne nouvelle. Sauf que les investisseurs vont vouloir croquer dans les bénéfices que les pionniers de l'alimentation bio, tenant d'une économie sociale et solidaire, réservent aux producteurs, aux salariés et au développement de l'entreprise. Alors, oui, mangeons bio. Mais pas idiot. 

Michel Rouger

Vocal 002.mp3  (738.89 Ko)



Dans la même rubrique