06/08/2015

​Ça sent, non ?



Y'a quelque chose qui sent mauvais, vous ne trouvez pas ? Une odeur d'égouts, peut-être, par temps de canicule. Ou plutôt de fumier, de lisier. Oui, c'est ça : l'odeur qui nous a pris au nez à l'hypermarché. L'odeur du conflit paysan. Elle alourdit les relents entêtants du malaise rural qui attise les effluves électorales du Front National. Elle se mêle à l'humeur droitière qui gagne des Français accrochés comme la glaise à leurs racines rurales. « La terre, elle, ne ment pas », comme disait Pétain. Si, elle ment. Elle a toujours menti. Et aujourd'hui plus que jamais. Elle produit et vend, gavée d'artifices. Derrière ses tracteurs énormes, ses slogans et ses banderoles, le principal syndicat agricole gère le système qui tue les exploitations par milliers depuis des décennies. Derrière les victimes, cet été encore, se cachent les profiteurs. Sur toutes les crises agricoles, flotte une sale odeur de manipulation. 

Michel Rouger


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