28/02/2019

​Algérie, suites



Revoilà l'Algérie et ses malaises jamais guéris. Forcément à la Une, ici, tant les liens sont uniques. A chaque crise, des millions d'esprits, en France, rembarquent pour un voyage intérieur souvent encombrés de lourds bagages impossibles à poser. Fuites de jeunes des quartiers qui, mal vus ici, s'imaginent une vie là-bas. Déchirures entre deux exils des familles immigrées. Cauchemars des "soldats malgré eux" qui, au bilan de leur vie, ressassent la sale guerre. Nostalgie des pieds-noirs. Déception des coopérants des années 70 restés amoureux du pays et de ses habitants si accueillants à peine sortis de la guerre. Alors les voyages deviennent rêves : quelle serait la vie si le lobby colonial et les gouvernements français n'avaient pas poursuivi plus de sept ans durant une guerre sanglante ? N'avaient pas récusé les démocrates algériens pour conduire au pouvoir les militaires et leurs castes qui, cinquante-sept ans après la libération, exploitent toujours le pays et désespèrent, de génération en génération, la jeunesse algérienne.? 

Michel Rouger



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