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Jeudi 25 Mai 2023

Educ-Ustawi, agit pour les grands et les petits


Créée en août 2020 à Villejean, l'association Educ-Ustawi, éducation et bien être, en swahili (1), veut agir pour l'éducation, le bien être et soutenir les femmes victimes de violences conjugales.


L'atelier coiffure, lors d'une « journée bien-être »
L'atelier coiffure, lors d'une « journée bien-être »
 «Accompagnement à la scolarité», l'aide aux devoirs tous les mercredi après-midi, ateliers «contes d'ici et d'ailleurs» chaque mois, (le dernier a eu lieu samedi 13 mai), atelier «art plastique» mensuel.  Pour l'éducation, l'association organise ces trois activités régulières dans son local (2). Ablavi Dekadjevi, la présidente, décrit ainsi les activités d'Educ-Ustawi dans chaque domaine.
Les demandes régulières des parents, concernent  des démarches administratives, notamment pour accompagner un enfant.  «Ils s'adressent à nous grâce aux liens qu'on a tissé avec eux».

Mélissa, Aïda, Ablavi, Mélissa, quatre des militantes d'Educ-Ustawi
Mélissa, Aïda, Ablavi, Mélissa, quatre des militantes d'Educ-Ustawi
Une première écoute
 
 Des  parents sollicitent aussi Educ-Ustawi, suite à  des violences conjugales. «En partenariat avec l'afcc35 (conseil conjugal et familial), par exemple, l'une d'entre nous a accompagné une femme à l'hôpital et au poste de police. Certaines acceptent de se confier d'autres essaient de masquer ce qu'elles subissent en parlant d'une voisine de leur immeuble. A nous de discuter pour connaître la réalité». Dans leur groupe trois personnes sont formées mais ne remplacent pas les professionnels : «J'ai une maîtrise en psychologie, précise Ablavi.  Mais on ne joue pas le rôle de psychologue».  Elles assurent seulement une première écoute. «Notre rôle : faire le lien et surtout, les pousser à dénoncer». Educ-Ustawi a organisé une conférence débat sur les violences conjugales en novembre 2022. Quatre hommes ont témoigné : ce ne sont pas uniquement des femmes qui subissent des violences sur le quartier. «C'était très émouvant» assure Ablavi. «On a alors rencontré le Collectif Kuné qui porte le même projet». 

Le menu de la journée Bien-ëtre, en mars 2023.
Le menu de la journée Bien-ëtre, en mars 2023.
Une journée bien-être.
 
Pour le bien-être des personnes, l'association propose, des ateliers gratuits, lors d'une « Journée Bien-être » quatre fois par an. Le prochain atelier se déroulera le 8 juillet, dans le Parc du Berry. C'est l'occasion de rencontrer d'autres femmes et des professionnels. «Nous l'avons organisée deux fois sur la dalle Kennedy (en 2021 et 2022). On fait venir une dizaine de professionnels pour le bien être : masseur, maquilleuse, esthéticienne...» L'une des journées le 18 mars 2023 était portée par la CPAM et la Direction de quartier : elle a réuni 162 personnes grâce à une importante communication.
Selon les années d'autres associations se joignent à leur initiative. Entourage propose des ateliers  «DIY,  Do it yourself » (fais-le toi-même, en français). Nathalie Bouchy (AFCC) invite à des séances d'écoute.  Le Planning familial assure une permanence.

Ablavi, présidente . « Toucher, les enfants, c'est une manière pour nous de toucher les parents »
Ablavi, présidente . « Toucher, les enfants, c'est une manière pour nous de toucher les parents »
A partir des besoins
 
Ablavi explique comment est née l'association «à partir de besoins détectés dans les écoles du quartier». Pendant le covid, des parents, les ont sollicité pour être en contact avec l'école, avec les administrations, par internet : «bon nombre de parents ne savaient pas faire. Nous nous sommes rendus compte des difficultés des enfants ; mais aussi des parents, surtout, les mamans isolées».

Au départ, ils étaient trois  : Mélissa, Moustapha et Ablavi. Un jour, autour d'un pot, «nous avons parlé du projet pour aider les mamans à devenir autonomes et aider les enfants en situation de handicap. Nous étions d'accord pour créer l'association et travailler sur les statuts». Un groupe de leurs amis travaillait pour des écoles du Centre ville. Ils rencontraient les mêmes difficultés qu'à Villejean. Aussi, ont-ils décidé d'agir, pas uniquement pour les élèves en situation de handicap . «Toucher, les enfants, c'est une manière pour nous de toucher les parents». Au début en collectif, puis après le confinement, en août 2020, ils ont créé l'association  «Au début on était six (3), trois pour une première rédaction des statuts. Aujourd'hui, nous sommes une vingtaine». Il n'est pas nécessaire d'être adhérent pour bénéficier des actions de l'association.
«Nous sommes en relation avec les autres associations du quartier : « Solidarité et partage des savoirs », le Collectif Kuné, Nous toutes 35 occasionnellement en 2020". A l'occasion, ils mènent des actions avec d'autres associations qui ne sont pas du quartier,  comme Entourage ou  Bénévolt. Ablavi précise :  "Des parents nous sollicitent même le dimanche...On se bouge et on va à leur rencontre ".

Jean-François Bourblanc

(1) Swahili.  Groupe de langues bantoues de l'Afrique de l'Est : Burundi, Comores, Mayotte, Kenya, Malawi, Mozambique, Ouganda, République démocratique du Congo, Rwanda, Somalie, Tanzanie
(2) 10 square de Normandie (face à l'Espace santé).
(3) Amina, Majiguene, Mélissa TAKOUE, Mélissa ROSSEL GUINOIS , Aïda HEMA, Moustapha

L'atelier maquillage à la fête du quartier (octobre 2021)
L'atelier maquillage à la fête du quartier (octobre 2021)




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