04/06/2020

Révoltes noires



« Je veux juste vivre », a chanté Keedron Bryant, 12 ans, dont le gospel a fait le tour du monde.  Le chant immortalise déjà les immenses rassemblements pacifiques qui ont suivi le meurtre de George Floyd. Il flottait aussi mardi soir sur la manifestation non violente de Paris qui a vu, quatre ans après la mort d’Adama Traoré, 20 000 personnes (chiffre officiel) braver l’interdit de l’état d’urgence sanitaire. Mouvement historique aux Etats-Unis, inédit en France : les deux révoltes noires contre les violences policières démontrent à des degrés divers combien il est insupportable dans nos sociétés devenues multiculturelles, de voir résister les miasmes racistes du passé, l’esclavagisme aux Etats-Unis, le colonialisme en France. Les vingt-six députés blancs, Ciotti, Lurton, Le Fur et consorts qui veulent soustraire aux images les exactions des policiers racistes, les prétendus Gaulois qui assimilent toujours à des étrangers les Français à la peau noire, les gouvernements qui ont isolé la pauvreté de couleur dans des banlieues déshéritées, tous ceux qui prennent prétexte des délinquances que génèrent toujours les abandons, entendront-ils enfin ces révoltes ? L’envie de vivre, tout simplement, que l’on soit du Minnesota ou de Seine-Saint-Denis.

Michel Rouger

Révoltes.mp3  (691.64 Ko)



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