Rebelles non-violents

Le dur retour à la vie des guerriers explosés par la guerre

Jeudi 13 Novembre 2014


De 2008 à 2013, le réalisateur Laurent Bécue-Renard a suivi le parcours de douze jeunes soldats états-uniens de retour dans la vie civile. Il partagé leur quotidien à Pathway Home, un centre californien, fondé par Fred Gusman.

Vétéran du Vietnam,  ce thérapeute est pionnier dans la prise en charge des traumatismes de guerre, ceux de ces hommes qui reviennent aujourd'hui d'Irak ou d'Afghanistan, sains et saufs et pourtant, l'esprit en morceaux, ravagés par les réminiscences des combats et consumés par la colère.

Ils sont près de trois millions aujourd'hui aux USA, un tiers d'entre eux souffriraient de "syndrome de stress post-traumatique". Les journaux s'en font l'écho régulièrement en publiant des articles sur le suicide des vétérans, leur addiction aux drogues ou leur implication dans les violences conjugales ou les tueries.

Pathway Home, un espoir d'infléchir la fatalité

Le réalisateur a passé cinq mois en immersion, sans caméra, dans ce centre créé en 2008 au nord de San Francisco. Une fois la confiance acquise, il a filmé la vie des rescapés, particulièrement les séances de thérapie de groupe. Les hommes mettent des mots sur ce qu'ils ont vécu et ce qui fait pour eux et leur famille, désormais le quotidien peuplé d'ombres et de fantômes, sous le regard impuissant de leur femme et de leurs enfants. 

La caméra a joué un rôle dans le processus thérapeutique et le film aujourd'hui nous convie à partager la brutalité de l'expérience et ainsi être sensibilisés aux tourments des soldats, bien des années après la fin des combats.  

Le dur retour à la vie des guerriers explosés par la guerre
Laurent Bécue-Renard, réalisateur et producteur.

En 1995-96, il passe la dernière année de la guerre à Sarajevo comme rédacteur en chef du magazine Sarajevo Online, qui publiera ses Chroniques de Sarajevo.

Après le conflit, il retourne en Bosnie-Herzégovine et se consacre à une réflexion sur les traces psychiques de la guerre en filmant sur plusieurs saisons le travail de deuil entrepris en thérapie par des veuves de jeunes combattants.

Le film qu’il en tire, De guerre lasses, est présenté dans une cinquantaine de festivals internationaux et plusieurs fois primé, recevant notamment le Prix du film de la Paix décerné au Festival international du film de Berlin.

Deuxième volet d’une trilogie intitulée Une généalogie de la colère, Of Men and War [Des hommes et de la guerre] accompagne cette fois dans leur chemin intime de jeunes soldats américains revenus de guerres lointaines meurtris dans leur âme. 

Calendrier des projections à venir sur le site deshommesetdelaguerre.com

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Marie-Anne Divet
Marie-Anne Divet
Ce qui m'a intéressée dans les idées de Gandhi, c'est le choix. Ou de réagir à la violence par la violence ou de répondre, en me creusant la tête, d'une autre manière, qui respecte l'être humain, comme un autre moi-même. J'aime cette obligation de faire autrement, d'une façon active et créative, une manière d'être à l'autre et non d'avoir l'autre.
Pédagogue de profession, j'aime cette idée que nous puissions collaborer, lecteurs/lectrices, expert/e/s, pour partager nos questions, mettre en commun nos réflexions et mutualiser nos ressources pour agir au quotidien là où nous vivons.

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