Rebelles non-violents

" Battre tambour pour la paix " pour les enfants de Syrie

Jeudi 23 Février 2012


" C'est la guerre dans mon pays et je ne sais pas qui se bat contre qui... Je veux juste rentrer à la maison."

Ainsi parle un petit réfugié syrien dans une dépêche de l'Agence France Presse. Les enfants syriens pourraient tout-à-fait être au coeur de l'opération internationale « Battre tambour pour la paix  » organisée chaque année le 21 mars sous le patronage de l'Unesco et de l'Unicef.

400 enfants tués en Syrie depuis un an

Ce n'est pas parce que la « décennie de la culture de la paix et de la non violence au profit des enfants du monde » de l'ONU est terminée que tout s'arrête. La violence subie par les enfants, elle, ne s'arrête pas.

Selon le Haut Commissariat aux Droits Humains, plus de 400 enfants syriens ont été tués depuis mars 2011. Plus de la moitié des 27000 réfugiés dans les pays limitrophes sont des enfants et des adolescents.

Selon Jean-Nicolas Beuze, conseiller de l'UNICEF, basé à Aman en Jordanie, les enfants sont « particulièrement ciblés par la répression, probablement dans un objectif d'intimidation des famillles et parce que de nombreux jeunes ont pris part aux manifestations pacifiques... Les enfants subissent les bombardements des quartiers urbains civils, sont emprisonnés arbitrairement, soumis à des actes de tortures, y compris des actes de nature sexuelle, blessés sans accès aux soins médicaux. »

L'UNICEF, une des seules agences humanitaires internationales encore présente dans le pays, n'a pas accès aux zones touchées de Homs.

Pourquoi ne pas battre tambour ?

« Les hommes ont toujours battu tambours pour partir à la guerre et dans le cadre de la résolution des Nations Unies nous avons voulu renverser cette symbolique et appeler les enfants du monde à « Battre tambour pour la paix ». » C'est ainsi que la Fédération internationale de l'Ecole française du Tambour, dite "Tambours de 89" définit cette action qui s'appuie sur la journée mondiale de la Poésie-Enfance.

Trois axes de travail sont proposés aux écoliers de moins de treize ans : réflexion et écriture sur le thème " Une fraternité de toutes les couleurs ", participation au concours de poésie sur le plan national et international et invitation « pour que ton cri rejoigne ceux des dizaines de milliers d'enfants dans le monde, au même moment dans de nombreux pays, sur les places publiques de ton village ou de ta ville, avec tes amis, tes professeurs et tes parents, lundi 21 mars 2012 de 11 heures à 12 heures, sois toi-même un des instruments de l'orchestre mondial des Tambours pour la Paix en allant battre tambour !  »

Cette journée, démarrée en Belgique en 1976, a regroupé en 2009 plus de 100 000 enfants et en 2010 plus de 95 000 dans 15 pays dont le Maroc, le Mali, le République démocratique du Congo, le Rwanda, la Tanzanie, le Liban, la France, l’Italie, la Roumanie, le Togo...

Et si on battait tambour pour les enfants syriens ?

Cette opération internationale sous le patronage de l'UNICEF et de l'UNESCO est menée tous les 21 mars depuis 2002 en France dans le cadre de la journée mondiale de la poésie.

Devant les halles de Saint Brieuc, en Bretagne, c'est une soixantaine d'écoliers qui liront leur poème, ponctué par le roulement des tambours, sous la direction du président de " Tambour de 89 " Yvon Roussel « L'objectif est de sensibiliser les enfants de moins de treize ans à la paix et à la lutte contre le racisme. J'aimerais que d'autres écoles s'engagent. »

« Là où le mot s'arrête, la violence commence » 
a écrit l'écrivain Marek Halter.

Dire les mots de la paix pour les enfants syriens, rouler tambour pour les leur faire entendre, afin qu'ils ne se sentent pas seuls et qu'ils puissent " juste rentrer à la maison ", c'est la bataille de la poésie contre les armes de la peur, juste pour que là où commence le mot, s'arrête la violence.

Pour plus d'informations cliquez sur " Battre Tambour pour la Paix " 
 


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Pourquoi ce blog
Marie-Anne Divet
Marie-Anne Divet
Ce qui m'a intéressée dans les idées de Gandhi, c'est le choix. Ou de réagir à la violence par la violence ou de répondre, en me creusant la tête, d'une autre manière, qui respecte l'être humain, comme un autre moi-même. J'aime cette obligation de faire autrement, d'une façon active et créative, une manière d'être à l'autre et non d'avoir l'autre.
Pédagogue de profession, j'aime cette idée que nous puissions collaborer, lecteurs/lectrices, expert/e/s, pour partager nos questions, mettre en commun nos réflexions et mutualiser nos ressources pour agir au quotidien là où nous vivons.

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