Rebelles non-violents

« Au bord du monde » : lumières de SDF la nuit dans Paris

Mercredi 12 Février 2014

Chasser les stéréotypes et écouter l'autre dans sa différence sont les premières des démarches non-violentes. "Au bord du monde", le film de Claus Drexel nous y aide.



« Au bord du monde » : lumières de SDF la nuit dans Paris
C'est dans un Paris de carte postale que nous allons à la rencontre de ces habitants cachés, ceux et celles qui sont "au bord du monde" au bord de la ville-lumière.

Wencelas sort de son chariot la tente qu'il plante sur le trottoir entre deux avenues. Tout est minutieusement ordonné, pas un geste de trop. Dans le Paris du petit matin, il remballera tout pour être prêt, dès 5 heures, à aller chercher sa nourriture quotidienne.

La neige tombe. Recroquevillée contre sa grille, Christine, avec des mots choisis, raconte sa vie d'avant et celle qui viendra quand elle pénétrera dans sa maison avec ses trois fils, eux aussi à la rue.

Pascal est accroupi à la porte de sa cabane. Elle est si belle ! « S'il y avait le courant, ce serait royal, dit-il. Déjà que je ne sors pas beaucoup de chez moi, là, je ne sortirais pas du tout !  »

Alexandre philosophe : « On recule au lieu d'avancer. Bientôt la société deviendra moderne, mais l'homme redeviendra préhistorique. La seule qu'il n'y aura pas, ce sont les dinosaures. Mais la police continuera à exploiter cet homme des cavernes modernes... »

La violence de la non réponse

Ce sont treize portraits, magnifiques, dignes, aussi beaux que ce Paris illuminé est froid avec eux. Les monuments grandioses émergent de la nuit comme des mirages.

Nous sommes écrasés par cette magnificence, elle nous éloigne du réel. La caméra de Claus Drexel, à ras le sol, se tapit pour filmer. A hauteur de Jeni, de Wencelas et des autres, nous sommes à l'écoute de ces victimes de force qui les dépassent et qui les laissent au bord. « La non réponse au problème qui nous maintient ici, c'est cela le pire » comme le dit Christine.


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Pourquoi ce blog
Marie-Anne Divet
Marie-Anne Divet
Ce qui m'a intéressée dans les idées de Gandhi, c'est le choix. Ou de réagir à la violence par la violence ou de répondre, en me creusant la tête, d'une autre manière, qui respecte l'être humain, comme un autre moi-même. J'aime cette obligation de faire autrement, d'une façon active et créative, une manière d'être à l'autre et non d'avoir l'autre.
Pédagogue de profession, j'aime cette idée que nous puissions collaborer, lecteurs/lectrices, expert/e/s, pour partager nos questions, mettre en commun nos réflexions et mutualiser nos ressources pour agir au quotidien là où nous vivons.

Marie-Anne Divet