Rebelles non-violents

Ils reconstruisent déjà la Syrie malgré la guerre

Mercredi 15 Janvier 2014


Derrière les images atroces qui viennent de Syrie, se cache la résistance civile, comme en témoigne la vidéo ci-dessous : des associations préparent l'après-Assad.


Qui fait circuler cette information porteuse d'espoirs pour l'avenir ? des activistes, au péril de leur vie. L'information est une des clés de voûte de la résistance non-violente.

Qui sont-ils ces activistes de l'information ? Tout est parti de quelques jeunes syriens, étudiants ou réfugiés à Paris. Ils comprennent dès 2011 que le combat en Syrie se joue aussi sur le terrain médiatique : ils collectent vidéos et témoignages et les fournissent aux grands organes.

« Le groupe Smart (Syrian Media Action  Revolution Team) a été le premier groupe à faire  des directs depuis les 14 gouvernorats syriens. Pendant des mois, ils ont notamment assuré deux heures de direct quotidien sur la chaîne Al-Jazira Moubachar », explique Chamsy Sarkis, président de l'Association de soutien aux médias libres (ASML) dans une interview accordée à Hélène Sallon ( le Monde - 22 mars 2013 ) . Avec d'autres réseaux de l'opposition comme Shaam News Network, Ugarit ou Tal News, ce sont aujourd'hui pas moins de 1 800 correspondants locaux à qui ils fournissent matériel et formation et qui produisent quotidiennement des centaines de compte-rendus. Ces correspondants, « souvent les plus pauvres et les moins éduqués », précise Chamsy Sarkis, passe du rôle de témoin à celui de journaliste. Ils enquêtent, trient l'information, la contrôlent, la hiérarchisent pour en faire des reportages.

Préparer demain

Ces journalistes de terrain réalisent jusqu'à 25 interventions par jour sur les chaînes du monde entier, en arabe et en anglais.

En Syrie, ils alimentent une quarantaine de journaux clandestins, des radios pirates comme Tuneln. Une douzaine de ces médias indépendants sont parrainés par l'ASML avec pour condition leur indépendance à l'égard des groupes politiques et militaires. Ils constituent déjà « un contre-pouvoir au régime mais aussi aux forces militaires et aux fondamentalistes »
 
"Les radios sont le moyen le plus efficace de toucher les gens sur le terrain, y compris les militaires de l'armée régulière", explique Chamsy Sarkis, dans l'article du Monde,"les militants syriens de la société civile sont déjà entrés dans la phase de la préparation de l'après-Assad, pour qu'avant même que le régime chute, il existe une diversité de médias et d'opinions sur le terrain."

Les femmes dans le combat

Le rôle des femmes n'est pas à prouver dans cette guerre. Le réseau Smart alors qu'il souhaitait mettre en place un programme spécifique pour elles, rencontre il y a quelques mois Renaud Helfer-Aubrac, petit-fils de Raymond et Lucie Aubrac. Avec l'aide du ministère des Droits des femmes, pour un projet similaire, il vient d'acquérir une antenne, un émetteur de 1000 watts et un studio d'enregistrement. 

Depuis le dimanche 10 novembre 2013, 13 heures, c'est le lancement de la première émission d'Hiya, animée par Zoya Bostan. La première interview, et c'est un signe, est celle de la directrice d'un réseau de femmes qui se battent pour sauver la révolution et ne pas laisser les djihadistes de l'Etat en Irak et au Levant, affiliés à Al-Qaida imposer leur volonté dans les régions libérées du nord du pays.« La radio peut passer le message que vivre ensemble est encore possible. Il est important que ceux qui soutiennent ce régime et qui ne savent pas ce qui se passe dans les zones libérées nous écoutent.»

 



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Pourquoi ce blog
Marie-Anne Divet
Marie-Anne Divet
Ce qui m'a intéressée dans les idées de Gandhi, c'est le choix. Ou de réagir à la violence par la violence ou de répondre, en me creusant la tête, d'une autre manière, qui respecte l'être humain, comme un autre moi-même. J'aime cette obligation de faire autrement, d'une façon active et créative, une manière d'être à l'autre et non d'avoir l'autre.
Pédagogue de profession, j'aime cette idée que nous puissions collaborer, lecteurs/lectrices, expert/e/s, pour partager nos questions, mettre en commun nos réflexions et mutualiser nos ressources pour agir au quotidien là où nous vivons.

Marie-Anne Divet