13 Octobre 2013 - écrit par - Lu 685 fois

Les musées sont (em)portables, avec votre téléphone

Convaincu de l'intérêt, pour le profane, de photographier, filmer les œuvres et les lieux d'art qu'il visite, ma découverte du Festival du "Musée (em)portable" vient confirmer la dimension culturelle d'une pratique souvent raillée. J'y trouve aussi l'inspiration pour dépasser les limites de l'exercice : passer de la captation / mémoire sélective à la création d'une œuvre - d'un discours - à partir de l'œuvre.


Je n'ai pas le don et le savoir faire du croquis, alors pour former mon œil, révéler et comprendre les détails ou les lignes de force d'un tableau ou d'une sculpture, mais aussi fixer ma mémoire, partager mes coups de cœurs, j'ai pris l'habitude de photographier dans les musées, les œuvres qui m'ont réjoui, fasciné ou interloqué.

Pas original et pénible habitude penserez-vous peut être, agacés ou gênés par la cohabitation avec les masses touristiques qui parcourent les grands musées l'oeil rivé à l'écran de leur APN, camescope, plus nombreux encore de leur téléphone portable.

Soucieux de mon image et de ma réputation d'intello, un brin cultivé, je ne suis pas prêt pourtant à renoncer à ma vilaine manie. Quand je visite en couple entre amis ou en famille une exposition, je propose même à la compagnie de photographier pour pouvoir comparer et commenter après la visite "nos musée personnels".  Un jour j'ai visité le Louvre avec ma petite fille, âgée de 5 ans. Enfant vive, je redoutais un peu qu'elle se lasse et se déconcentre. Je lui prêtais un petit APN et la voila partie pour cinq heures de visite frénétique et passionnée. Ma seul consigne, s'il en fallait une, était de ne photographier que ce qu'elle aimait. Elle prenait le temps de regarder, puis de cadrer, d'aller, de revenir... J'ai adoré, le lendemain découvrir les tableaux du Louvre dans les yeux, et sous l'angle de vision - un bon mètre plus bas que moi - de cette petite fille, vierge de toute éducation artistique. 

Deux exemples de "mes musées": "Ma Narodni Galery   à Prague", "Mon Musée Russe   à Saint Pétersbourg"  


LE FESTIVAL DES MUSEES (EM)PORTABLES

En découvrant, au hasard de mes pérégrinations  sur le Web, le concept du "musée (em)portable" j'ai à la fois trouvé confirmation de l'intérêt de ma pratique et aussi la manière de la dépasser. Il ne s'agit plus simplement de rendre compte d'un regard sur les œuvres, d'une sensibilité, mais de faire œuvre à partir des œuvres, de construire et restituer une discours, une pensée.

L'idée du "festival des musées (em)portables"est venue à Jean François Grunfeld, fondateur et commissaire général du SIME, (Salon International des Musées et des Expositions) « d’une observation qui relie le public au téléphone portable, mode "global" de communication, passeport universel vers l’autre (un milliard d’appareils en circulation). Mais le  "smart", l’intelligence, le coup d’œil, ce n’est pas au téléphone qu’on le demande c’est à celui qui l’utilise. Aujourd’hui le musée s’offre aux visiteurs qui peuvent pénétrer au plus intime des collections, au plus intime de l’œuvre ». Et la proposition qui est faite au visiteur est simple  : « Qui que vous soyez, faites un film sur le musée avec votre téléphone portable ». Seule consigne ne pas dépasser trois minutes.

Le festival est un concours, ouvert à toute personne intéressée, mais particulièrement les groupes s'inscrivant dans le cadre d'activités scolaires ou associatives. 


La manifestation a deux ans. Voici d'abord le Musée (em)portable" grand prix 2013.


Puis une émission de la Wb TV de Besançon présentant les Lauréats de la première édition 2012.


Pour tout savoir sur le Festival et visionner d'autres "Musées (em)portables" rejoignez le site MUSEUM EXPERTS




              

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