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"On ne peut pas peindre du blanc sur du blanc, du noir sur du noir. Chacun a besoin de l'autre pour se révéler" (proverbe africain)
Youssouf : "Bonjour le ciel de Guinée"
Comme Diogo et Hadji, Youssouf, qui travaille à Béthune, est retourné dans son pays natal, la Guinée, à l'occasion de ses congés. C'était la première fois qu'il revenait au pays et dans sa famille quittés à l'adolescence pour un long et périlleux voyage vers le Nord. Il raconte son retour là-bas avec le concours de Doriane pour le texte, et de Bernard pour la mise en page, de l'association "Cogite atout".
 
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L'argile d'Hadji
Toi, la Terre, l’argile que je façonne aujourd’hui, je te pétris, je te malaxe comme je fais le pain de la journée. Mon métier de boulanger me donne les mêmes sensations mais avec toi, les odeurs et les souvenirs me reviennent. Aujourd’hui, je retrouve mon enfance. Je suis là avec toi, l’argile achetée en paquet en France, il sortira de toi des petits jouets pour des enfants français, je vais les fabriquer mais il y a bien longtemps, te souviens-tu ? 

J'étais dans mon village en Afrique. Là où seulement les femmes des forgerons ont le privilège de t’extraire et de te façonner. C’est entendu, quand on est petit, on nous dit : « C’est sacré, seule la femme du forgeron connaît les mots magiques pour sortir la terre et la travailler. » Dans mon village du Mali, c’est connu, c’est sacré, la terre à poterie est réservée à la femme du forgeron. Ne me demandez pas la raison, c’est ainsi.

Alors nous, les petits, on utilise une autre terre, la terre bien différente, celle remuée par les petites bêtes… vous savez, les termites. Toi, la Terre, celle de mon enfance, te souviens-tu des nuits et des petits matins où j’allais te chercher avec les copains ? On se mettait nus pour éviter que les termites s’accrochent à nos vêtements. En cachette des mamans, nous partions à ta recherche. Puis, agile, inventif, chacun d’entre nous modelait sa petite voiture. Dissimulées sous les feuillages, elles séchaient et nous attendaient pour « La course de voitures du siècle ». Vitesse, imitation des vroum-vroums, accidents ! Certaines autos n’en sortaient pas indemnes, c’était le but du jeu.
Tags : cogite Atout migrants texte poétique

Les vidéos du cogite atout

Diogo, travaille à Béthune, où il est arrivé adolescent. Comme Mamadou, il est retourné pour la première fois au pays, en congés. Il raconte, avec le concours de Doriane, de l'association "Cogite atout"


Avec ma grand-mère
Avec ma grand-mère
Bonjour ma terre de Guinée que j'ai retrouvée le temps d'un congé d'ouvrier, le temps de me reposer du travail des chantiers.

Au réveil, le matin, ne pas savoir ce que l'on mangera, ce que l'on fera. C'est le hasard qui décidera. Le temps qui passe n'a pas d'importance.

D'abord chercher l'eau fraîche au marigot, pour la grand-mère. Sur le retour, ouvrir la porte du poulailler, entendre le coq chanter, leur donner leur part du déjeuner : le maïs.

Puis, avec la grand-mère, aller à l'étable saluer les vaches, approcher la calebasse du pis d'une vache et la traire, comment faire ? Grand-mère caresse le dos, les pattes, tout en manipulant les mamelles. Prendre juste ce que l'on a besoin pour ne pas priver les petits veaux. Le lait tout chaud remplit la calebasse.

Ensuite, aller derrière la case au stock de bois et casser les branches pour le feu. Le soleil est arrivé. Là, les oiseaux chantent dans les arbres. Ma grand-mère a le plaisir de les nommer et elle m'apprend à les reconnaître. 
Tags : Cogite Atout Guinée migrant retour au pays

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Pourquoi ce blog
Michel Rouger
Comme Ulysse, ils et elles ont fait un long et douloureux voyage. Ils sont jeunes et ils ont une sacrée expérience de la vie. Ils se posent des questions et ont des rêves… enfin pas trop, car ils n’ont pas le choix, ils doivent aller de l’avant pour faire leur trou en France. Ils ont la crainte de ne pas savoir faire et l’espoir d’y arriver un jour.
Diogo, Mamadou, Abdul, Fatima, Abbas et les autres vous souhaitent la bienvenue dans toutes les langues et vous convient à découvrir qui ils sont et ce qu’ils font.