Les reposeurs : ils l'ont fait leur campagne anti-pub

Jeudi 15 Novembre 2012


Un peu de calcul mental pour commencer : si un quai de métro affiche en moyenne 6 panneaux publicitaires de 3 mètres sur 4, soit 12 m2 et si le métro parisien compte 301 stations, avec 385 points d’arrêt en comptant les correspondances, ce qui fait 770 quais, quelle est la surface occupée par la publicité ? Je vous épargne le calcul, les Reposeurs l'ont fait pour nous sur leur site : 55 440 m2.

Du 12 au 26 octobre dernier, sur les affiches publicitaires du métro, les Reposeurs ont posé, reposé et re-reposé des centaines de papillons repositionnables et calicots de papier kraft. Heureux parisiens qui ont pu se régaler les yeux de slogans tels que  "La publicité fait dé-penser" "Faites l'amour, pas les magasins" " Je veux un métro reposant"


 

Un petit coup de pouce

Les passants ont applaudi à leur initiative, exprimant souvent leur ras-le-bol et leur admiration devant l'idée géniale qui mettait un sourire dans leur quotidien. Une pointe d'humour très non-violente et en toute légalité : pas de dégradation de la pub sur les murs, pas d'amende, c'est le code pénal qui le dit (article 322-1).

Les Reposeurs sont prêts à recommencer mais ils ont besoin de votre aide. Les frais s'amoncellent : conférence de presse, matériel... Merci d'envoyer, si possible, un chèque de 10 € ou 20 € à l'ordre de l'association « Le dernier panneau » ( 99 bis avenue Général Leclerc, 75014 Paris - écrire « Les Reposeurs » au dos), les petits ruisseaux formeront les grandes rivières.
 

Le Greenwashing, vous connaissez ?

Pour rester dans le domaine de la publicité, le juge des référés de Nanterre a condamné Toyota à supprimer les publicités qui représentent leurs véhicules en milieu naturel. La plainte déposée par France Nature Environnement concerne le non-respect des règles déontologiques en matière de développement durable. « Depuis le 27 octobre 2011, FNE a constaté que Toyota publiait plusieurs publicités représentant des véhicules en dehors des voies ouvertes à la circulation (photos et vidéos de véhicules traversant un cours d’eau, circulant sur des rochers ou dans des dunes par exemple…). Cela est interdit par l'article L. 362-4 du code de l'environnement », rappelle l’association

Le juge des référés a en effet estimé qu'« en laissant croire au public que la possession de ce type de véhicule vaut permis de tout faire dans la nature, la diffusion de ce type de publicité fait, d'évidence, la promotion de comportements contraires à la protection de l'environnement à la préservation des ressources naturelles ; de surcroît cela viole de façon manifeste la loi ».

Le greenwashing n’est pas un nouveau concept. Ce terme créé au siècle dernier dans les années 1990 vient de la contraction de “green” (vert) et de “brainwashing” (lavage de cerveau). Le greenwashing, c'est se colorer en vert en habillant publicité et produit d’une touche écolo pour mieux passer auprès des clients. 

Le bio, le développement durable, l’environnement, l’avenir de la planète : les stratèges du marketing s'en font des choux gras et nous prennent pour des gogos.

Lors de la prochaine campagne des Reposeurs, au printemps, montrez-leur à ces publicitaires que nous ne sommes pas dupes. Allons sur  le site  et prenons-y trucs et astuces pour mener une action non-violente de poids.