La lutte de Pinar Selek

Jeudi 4 Avril 2013


Le jeudi 24 janvier 2013, la 12ème cour pénale d’Istanbul a condamné Pinar Selek à la prison à perpétuité et a émis un mandat d’arrêt contre elle.

Féministe, militante pour la paix, fondatrice de l’association féministe « Amargi » ainsi que de la revue du même nom, Pinar Selek, 41 ans, est sociologue de terrain et écrivaine. Aujourd’hui réfugiée à Strasbourg, elle poursuit un travail de thèse initié à Istanbul.

En 1998, accusée sur dénonciation d’avoir posé une bombe au marché aux épices d’Istanbul, elle est emprisonnée deux ans et demi et torturée. Quatorze rapports d’expertise sur quinze établissent qu’une fuite de gaz accidentelle est à l’origine de l’explosion. Pinar Selek a été trois fois acquittée par le Tribunal pour être condamnée aujourd'hui à perpétuité : un véritable acharnement politico-judiciaire dans un procès dont les irrégularités scandaleuses ont été dénoncées avec force par les experts auprès du Parlement européen.
 
Ce dont on l'accuse, en fait, est détaillé dans l'interview paru sur le web docu " Têtes de Turques". Dans le cadre de ses recherches de sociologue, elle a interrogé des militants du PKK. Suite à l'explosion de la bombe,la police veut connaître les noms des militants du PKK soupçonnés d'avoir perpétré l'attentat. Pinar refuse.

Son seul tort est le courage qu’elle a manifesté en 1998, lorsqu’elle a refusé de livrer à la police l’identité de militants kurdes. Ni l’emprisonnement, ni la torture, ni les manipulations judiciaires ou les intimidations n’ont entamé sa résolution à poursuivre ses travaux de doctorat à l'université de Strasbourg, à défendre les valeurs féministes, les Droits Humains et la cause des minorités.