Les Québécois se battent pour leurs droits

Le mouvement des étudiants québécois s'amplifie devant l'ab-surdité des pouvoirs... En d'autres temps, en France, on louerait même le fameux "courage" du gouvernement à ne pas s'abaisser aux demandes du peuple. On avait l'Été Indien puis, les Printemps Arabes ont ouvert les voix comme mode d'emploi de manifestations pacifistes. En ce moment au Québec, c'est le festival des monologues de psshit et matraques de policiers tout de bleu vêtus, tout de bleus foutus aux non à la loi 78. Get up, stand up...


00_mai_68_vs_loi_78.mp3 Mai 68 vs Loi 78 + "Serve and Protect" Queen Ifrica  (7.21 Mo)

On le sait, ce qui se passe dans le monde, austérité, autorités, hautes priorités et autres futilités se bataillent les places de jurés et jugés. N’empêche, dans certains jardins, on ne pense qu’à sa pomme, qu’à se fendre la poire ou à écouter de la soupe. Pendant ce temps, de l’aut’côté d’lAtlantique, des rangées de Non! se forment dans la rue, de gens cultivés qui se font asperger de pesticides. Ces victimes de la société du marché bouillonnent jusqu’à taper sur des casseroles la nuit.

On a eu des printemps stables, passables, parfois maussades, printemps Arabe et enfin maintenant, printemps Erable. Tout a commencé mi février 2012. Jean Charest, premier ministre du Québec, et son gouvernement, décident d’augmenter les frais de scolarité de 325 dollars par an (soit 250 euros), pendant 5 ans à partir de cet automne. Ce qui fait/ une hausse d’environ 1260 euros, ou plus significatif, une hausse de 75%. La décision n’est pas passée. Les étudiants se sont regroupés et manifestent maintenant depuis plus de 100 jours. C’est la grève étudiante la plus longue de l’histoire du Québec. Tout d’abord, le mouvement a pris de l’ampleur, se mutant en véritable débat sur le droit au savoir, à l’éducation dans le pays. Mais aussi, les manifestations deviennent le théâtre d’actes de violence et d’arrestations qui se multiplient. Visiblement, en tous cas, de ce qu’on peut voir à travers les gaz lacrymogènes, le gouvernement a choisi la voie de la répression.

Les Québécois se battent pour leurs droits
Queen Ifrica signait ce titre en 2009 « Serve and Protect », reprenant la devise des policiers américains. Dans cette chanson, elle les interpelle sur le véritable rôle qu’ils jouent, sur les valeurs brodées sur leurs uniformes, celles là même qu’ils pourraient véhiculer au lieu / de stigmatiser ceux qui ont besoin d’aide, d’être brutal et rude. La devise de la police de Montréal est « Service, Intégrité, Justice ». Ces derniers jours, la police a procédé à de nombreuses arrestations. Selon l’AFP, « près de 700 manifestants ont été arrêtés dans la nuit de mercredi à jeudi au Québec ». En effet, le 17 mai 2012, une loi dite « spéciale » a été votée à la hâte, la loi 78. Cette loi prévoit qu’une manifestation de 50 personnes ou plus doit être signalée aux policiers 8 h avant son début, avec je cite « la date, l'heure, la durée, le lieu ainsi que, le cas échéant, l'itinéraire de la manifestation et les moyens de transport utilisés à cette fin. » Selon Lapresse.ca, les policiers pourront décider d'en changer l'itinéraire. La manifestation de ce mercredi 23 mai n’a pas respecté les conditions de la loi 78. L’AFP rapporte que « Les manifestants arrêtés à Montréal ont été menottés, les mains dans le dos, et ont passé plus de quatre heures dans des bus, avant de recevoir une amende de 634 dollars. Quatre doivent être poursuivis pour avoir commis des actes criminels, dont des voies de fait contre les forces de l'ordre.” Toutes les personnes arrêtées ont été relâchées le lendemain matin. Restriction du droit de manifester, arrestations arbitraires, la loi 78 est vivement contestée par le mouvement, qui parle de je cite "loi matraque" contre la liberté d'expression. Loi 78 de milles douces conditions versus mai 68 version 2012.

Illustration sonore:

My people rise, Luciano, Fantan Mojah & Turbulence

Pour suivre le mouvement québécois sur Twitter @ManifencoursQbc

 



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