Partir en live

L'habitude de la présence, la complicité et les soupirs face au poids du quotidien se partagent au présent, celui ébauché mais presque tracé. Puis, allez là, imaginer, prévoir et tout bouleverser pour (se) construire ailleurs, enfin, aller voir le monde si on y est. C'est le début d'un été voyageur, la tête en l'air, les pieds sur terre... Parcourez les chroniques, je veille.


00_au_revoir.mp3 Au revoir + "Good Times" Aretha Franklin  (5.77 Mo)

Le souvenir du premier bonjour est parfois un peu confus mais jamais, au grand jamais, notre dernier au revoir. Certains le fuient, certains font une cérémonie, d’autres le font en loucedé, soit très tôt, soit très tard, c’est à dire mi-fatigue-mi-raisin. Moi, j’ai dit adieu à tous mes amants, par lettres, par amour ou par serment.

A l’au revoir s’invite la nostalgie de l’instant, où l’on scrute le doux regard, arrachant des promesses comme une dent de sagesse. La chanson française caresse alors l’espoir : « Attends moi… Laisse faire le temps, laisse lui le choix, et si tu m’oublies, c’est que le grand amour, c’est pour une autre fois ». Le sourire qu’on traine, un peu contrit, contraint, s’emmitoufle contre un cœur chiffonné, dans des accolades désolées pour ne jamais s’oublier. Et puis, voir le temps donner raison à la passion, sourire à une vitre de train, la musique dans le casque, le moral dans les basques et les larmes… dans la vasque. Ah mais enfin, s’il nous vient l’envie de se vautrer dans le passé, de se faire manquer, de désespérer à l’idée, il suffirait au lieu de continuer des rimes en é, griffonnées sur du papier, scandées désolées, il suffira de se lever et d’écouter…

Partir en live
Good Times, de l’éternelle Aretha Franklin: Good vibes, totalement soul, ah, comme dit Michael Jones « et rien ne me met dans le même état que la voix d’Aretha ». Let good times roll, Aretha franklin nous invite ici à groover et se laisser porter par le moment. Justement, les bons moments enrichissent durablement, à condition d’au revoir et de le voir. Envers et contre tout, le temps a tous les droits. Mais la petite aiguille d’une horloge s’arrête 60 fois par minute, devant des yeux fatigués, le temps se fige en l’air et dans l’esprit. Deux cœurs co-répondants n’ont cure du creux cruel infligé par des chrysanthèmes criards. Ce qui fut, reste et ceux qui restent mettent à jour leur réalité, avec nouvelle donne ou nouvelles données.  De ceux qui ont tout donné par espoir de cause, de ceux qui ont tout contrôlé par peur de déraper,  de ceux qui se mettent à regretter par peur de déranger, de ceux qui sourient tristement sans pouvoir se retourner, de ceux qui se réfugient dans le passé comme dans une tente 2 secondes, de tous ceux qui n’ont pas à combattre l’oubli dont on sait la maladie, de tous ceux-ci, on l’est tous ou l’avons tous été, après l’été, dans le passé, cet été à passer… Justement, hein, justement, c’est la dernière émission de la saison 2 Backline le retour. HÉ BIEN, Passez un bel été, en tout respect de ceux et ce qui vous entourent. A la rentrée, je serai so far away, dans un pays glacier où les gens sont blonds et où on fait du ski de fond. Donc, pour le moment, tout se termine mais comme dit le spécialiste des au revoir, j’ai bien nommé Terminator : I’ll be back.

Illustration sonore :

"Au revoir'" Zouk Machine


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