Villejean résiste aux vio
Enquête

Villejean résiste aux violences

17 Mars 2022


La Maison Verte : après la fusion, la reconstruction


20230317_la_maison_verte___.mp3 20230317 La Maison verte....mp3  (11.6 Mo)

La Maison Verte est un lieu d’accueil célèbre parmi les jeunes du quartier. Dans les années 1980 à 2010, elle a été synonyme d’espace de liberté pour des centaines  d’adolescents et de jeunes adultes de Villejean. Depuis sa fusion en 2018 avec la Maison de quartier de Villejean, une nouvelle équipe dessine l’avenir de la structure.
 

Au montage d'un futur clip
Au montage d'un futur clip
Elle ne passe pas inaperçue la Maison Verte de la rue de Saintonge, à l'extrême ouest du quartier de Villejean. Colorée, couverte d’habiles dessins dans le style BD, elle affiche en grand un slogan au-dessus de la porte de l’entrée « L’unité dans la diversité ». 
 
Une quarantaine de jeunes chaque jour

Nous sommes pendant les vacances scolaires de Toussaint. Aujourd'hui, la Maison Verte est  très fréquentée. Dans l’ordre d’apparition… Deux lycéennes ont invité des copines extérieures au quartier à découvrir l’univers de la salle polyvalente ; dans une autre salle équipée d’un ordinateur, une jeune fille est concentrée sur le montage d’un clip vidéo musical ; dans la salle de télévision, des garçons jouent à la PlayStation tandis qu’à l’autre extrémité du bâtiment, une partie de billard vient de commencer. Une animatrice me donne une indication : une quarantaine de jeunes fréquentent le lieu chaque jour. Pendant les vacances, ils sont accueillis par au moins trois animateurs.

Ils viennent s'initier au montage

Géraud, l’un des ces animateurs, est installé au studio.  « Pendant les vacances, je suis régulièrement sollicité par une quinzaine de jeunes. Ils viennent s’initier au montage de maquette de rap. Les plus expérimentés rêvent d’enregistrer dans un studio professionnel. On les emmènera bientôt à Lorient en visiter un. »
 
Je croise deux adolescentes. Elles disent aimer venir ici après l’école parce que « C’est un lieu cool ! ». Kelly, 18 ans, rencontrée quelques jours plus tôt, a fréquenté la Maison Verte alors qu’elle était élève au collège Rosa Parks : « J'y allais pour la musique, les goûters, la danse. Les animateurs nous faisaient confiance, ils nous responsabilisaient. On rangeait spontanément les lieux avant de partir. On se sentait chez nous. »

Carla Lorenzoni l'a animée pendant plus  de 20 ans
Carla Lorenzoni l'a animée pendant plus de 20 ans
Un pilier de la Maison Verte
 
Grande figure du quartier de Villejean, Carla Lorenzoni a été pendant 20 ans un des piliers de l’animation de la Maison Verte. D’origine italienne, un franc parler légendaire, elle évoque avec passion cette période d’engagement professionnel. En charge d’abord des ados, puis les jeunes adultes de 18 à 25 ans.

« La Maison était accueillante, ouverte à tous,  à des horaires d’une grande amplitude, par exemple le vendredi soir jusqu'à 22h. Le programme d’activités était construit avec les jeunes, aussi bien pendant l’année que pendant les vacances. On fonctionnait sous forme de projets, en partenariat avec les institutions. C’est comme ça que nous avons financé le studio d’enregistrement qui existe toujours.

Avec les jeunes, tous les jours, j’avais l’impression de faire du nouveau. Nous étions aussi très présents avec eux sur la dalle. On était connu et reconnu dans le quartier. Je connaissais même les parents qui m’invitaient  à prendre un café. Un père m’a dit un jour à propos de son fils : « Si tu penses que c’est nécessaire, je t’autorise à lui donner des tartes. »

Didier Massé, le directeur de la vie associative, de la jeunesse et de l’égalité à la mairie de Rennes, a suivi le dossier de fusion entre les deux Maisons.
Didier Massé, le directeur de la vie associative, de la jeunesse et de l’égalité à la mairie de Rennes, a suivi le dossier de fusion entre les deux Maisons.
Un lieu de cohabitation entre grands et petits
 
La Maison Verte … Une structure médiatisée par la venue à deux reprises de Danièle Mitterrand en 1985 et 1995. Un lieu de cohabitation pour les grands et les petits de 11 à 25 ans. Didier Massé, directeur de la vie associative, de la jeunesse et de l’égalité à la mairie de Rennes, a suivi personnellement ce dossier dans les années 2013-2018.  Il résume ce qu’il a perçu de la gouvernance de la Maison Verte, quand des difficultés sont apparues.  

« Le départ de la directrice Fabienne Faizant, une responsable très engagée qui portait l’association depuis des années, a eu des conséquences importantes. Une tendance du personnel à l’autogestion. Une influence marquée des salariés auprès du conseil d’administration. Un fort attachement des créateurs de la Maison Verte, en particulier le président de l’époque Emile Berrue, à sa pérennité. »

En cas de conflit, on calmait le jeu

De son côté, Carla Lorenzoni décrit un fonctionnement harmonieux : « Nous n’étions pas des gardiens, plutôt des adultes référents. Accompagner, orienter, conseiller, rendre service aux jeunes et à leurs parents. C’était un lieu sécurisant et sécurisé. Chez nous, pas de trafic de drogue ni de grands qui roulent des mécaniques auprès les plus jeunes. Nous avions des règles : respect mutuel. En cas de conflit, on s’expliquait, on calmait le jeu. »

Des dysfonctionnements, des conflits. On en retrouve pourtant trace dans les rapports annuels d’activités de la Maison Verte. Le club de foot « maison » radié en 2012, suite à des bagarres sur le terrain. La même année, fermeture d’une semaine après la dégradation des vitres de la salle du billard. Quatre mois sans accueil en 2014, conséquences de « comportements inappropriés et d’actes de violence de certains habitués ».

Il n'y a pas de lien entre ces événements et le départ de Fabienne Faisant, la directrice de l’époque. Celle -ci quitte la Maison Verte pour des raisons personnelles. La maladie simultanée des ses deux parents âgés  l'empêchent d'assurer correctement ses fonctions de directrice. Au début de l'automne 2013,  le conseil d’administration de la Maison Verte doit trouver la remplaçante de Fabienne Faisant. Dominique Josset, ancienne responsable d’une maison de quartier à Bréquigny est recrutée. Mais la greffe ne prend pas. Elle est remerciée après quelques mois seulement.
C’est alors que les élus de la ville de Rennes entrent en jeu. Ils suggèrent de « rapprocher » - pour ne pas dire « fusionner » - la Maison Verte de la Maison de quartier de Villejean.

Didier Massé : « Notre objectif premier n’était pas de faire une économie de budget. Nous voulions que les forces vives du territoire travaillent ensemble au service des jeunes du quartier. Cependant, nous nous sommes vite aperçus que le personnel et les dirigeants n’en avaient pas toutes et tous forcément envie et qu'il existait des désaccords entre les deux Maisons. Il a fallu y travailler quatre ans avant  d’y arriver.  »

Une partie de billard vient de commencer.
Une partie de billard vient de commencer.
Une longue période de transition
 
Pendant cette longue période de transition, la municipalité de Rennes intervient pour que l'équipement reste ouvert et  que l'activité se poursuive. Un agent municipal responsable de la mission jeunesse à la mairie prend le relais. Il accompagne à temps partiel salariés et conseil d’administration. Puis c’est au tour de la fédération bretonne des centres sociaux et socio culturels d’être sollicitée pour une mission. Enfin, un coordinateur de l’action jeunesse est nommé. Bastien Cazin gère le tout venant, sans responsabilité dans la gestion financière.

Aujourd’hui animateur dans un autre quartier prioritaire de Rennes, il commente les dernières années de la Maison Verte autonome.  « Elle fonctionnait avec des budgets équilibrés jusqu’au départ de la directrice en 2013. La mairie a géré l’intérim de la direction. Elle n’a pas officiellement lancé de projets, d’où l’épuisement de nos fonds propres en 2016 »
 
Trop indépendants
 
Autre commentaire sur cette période mouvementée, celui de Carla Lorenzoni : « Nous étions trop indépendants. Les élus ont voulu nous reprendre en main, nous contrôler. La ville a fait un carnage avec cette fusion ! 35 années d’expériences, de connaissance du quartier, de liens avec les habitants qui s’arrêtent d’un coup. Des familles avec lesquelles on était en contact, ne savaient plus où s’adresser pour se faire aider, pour remplir des papiers d’accès aux droits, à la CAF. Les habitants fonctionnent d’abord avec des interlocuteurs, pas avec des structures. »

Didier Massé n’est pas d’accord avec l’expression de « carnage » utilisée par l’ancienne animatrice : « C’est le contraire qui s’est passé. La ville a sauvé la Maison Verte, un équipement de proximité que nous avons toujours considéré comme important de part sa localisation, son activité, le public touché. Nous avons maintenu toutes les subventions aux deux structures. La fusion, en augmentant la masse salariale, a même fait augmenter le budget global. » 

C’est fin 2017, à l’issue d’une ultime réunion de négociation, que les deux équipements du quartier ont acté la fusion. Une fusion in extremis à quelques jours du renouvellement d’une convention de six ans avec la mairie. L’équipe de la Maison Verte, sauf Bastien Cazin qui préfère partir, rejoint en traînant les pieds la Maison de quartier. Carla Lorenzoni, privée de son autonomie habituelle, ne s’y plaît pas du tout. Quand je la rencontre à l’été 2021, alors qu’elle n’y travaille plus, elle ne peut retenir son amertume et ses vives critiques. Pour ses collègues de l’époque, le ton est différent : « Le conflit est aujourd'hui apaisé », laisse entendre un animateur.

Hardi et Amadiara, 17 ans, amateurs de PlayStation
Hardi et Amadiara, 17 ans, amateurs de PlayStation
Un lieu de rendez-vous incontournable
 
En ce début d’année 2022, la Maison Verte a finalement survécu au départ de ses anciens piliers. Elle reste toujours un lieu de rendez-vous incontournable pour des jeunes de 11 à 17 ans à l’étroit chez eux. L’équipe d’animateurs a été entièrement renouvelée. La Maison de la rue de Saintonge retrouve sa vocation  d’autrefois.

Elodie Davoust, directrice des deux structures depuis mai 2021, s’en réjouit. Elle fait l’inventaire des succès obtenus par la Maison Verte, nouvelle formule : « L’organisation de séjours cet été avec les jeunes a permis de créer des liens de confiance avec les animateurs. Nous espérons faire évoluer le lieu d’un simple espace d'accueil à un espace où l'on prend la parole, où l'on débat, où l'on décide ensemble. Nous interrogeons actuellement  les jeunes sur la gestion de la cafétéria, l’animation du studio, la mise en place d’activités pendant les vacances scolaires, leur envie de prendre des responsabilités dans l'animation.  »

Nouveaux créneaux d'ouverture - jusqu'à 20 h 30 le vendredi - partenariat avec d'autres associations du quartier pour des soirées mensuelles,  nouvelles missions pour les animateurs : « Nous avons créé en mars un poste dédié à l’accompagnement de projets, qu’ils soient sportifs, citoyens ou culturels. Il  y a actuellement cinq groupes constitués. Pendant les vacances de Noël, ils ont cherché des solutions d'autofinancement pour compléter leur budget. » 

Sarah et Cali, 15 ans. Grâce à la Maison Verte, elles sont parties en vacances à la Rochelle à l’été 2021.
Sarah et Cali, 15 ans. Grâce à la Maison Verte, elles sont parties en vacances à la Rochelle à l’été 2021.
Tirer les jeunes par le haut

David Carbonnel coordinateur jeunesse de la Maison de quartier, abonde dans le sens de la directrice. La Maison Verte est en reconstruction. « Créer du lien avec les jeunes par des rencontres et des déambulations ; connaître leurs attentes, leurs centres d’intérêt ; se renseigner sur le milieu familial. Tout ça se met en place. Notre volonté est de « tirer vers le haut » les jeunes par le biais de projets individuels ou collectifs. »

Retour au parc du Berry où Carla et Bastien m’ont donné rendez-vous. Bien qu’elle ne travaille plus dans le quartier, l’animatrice y reste très populaire. Pendant notre entretien, des jeunes assis à une trentaine de mètres lui font un signe amical. Carla commente :

« J’en ai connu certains minots. Des jeunes m’ont souvent dit que la fréquentation de la Maison Verte leur avait sauvé la vie. Quelle fierté d’entendre ça
 ! »

Catherine Verger

Les grandes dates de la Maison Verte
1971-1985 : La Baraque Verte

27 septembre 1985 : Pose de la première pierre de la Maison Verte, grâce au soutien de l'association de Danielle Mitterrand "Cause commune" , devenue « France-Libertés »

15 juin 1996 : 10 ème anniversaire en présence de Danièle Mitterrand

2012 : Dissolution de l’équipe de foot

2013-2017 : Vacance du poste de directeur

2016 : Pétition publique contre la fusion de la Maison Verte avec la Maison de quartier ( 365 signatures)

1er janvier 2018 : Fusion des deux Maisons regroupées au sein de l’association « Rencontres et Culture »


Dans les archives de la Maison Verte

Animations, sorties, vacances, spectacles…

 


1.Posté par Jean-François Bourblanc le 26/03/2022 09:36

La Maison Verte est un lieu incontournable pour les jeunes de Villejean, c'est vrai depuis sa création, c'est toujours vrai aujourd'hui. Les éducateurs et animateurs du quartier ont besoin de moyens pour aider les jeunes à devenir des adultes, les aider à s''émanciper.

2.Posté par Fabienne Faisant le 28/03/2022 19:49

J'ai apprécié la lecture de votre article mais j'ai quelques petites précisions à y apporter en tant que "directrice canal historique ». De mon point de vue, il manque un aspect important : l'essence même de cette Maison Verte.Comment est-elle née ? Pourquoi ? Tout ce qui a drainé cette expérience d'éducation populaire. La Maison Verte c'était un équipement pensé créé construit par des jeunes chômeurs villejeannais. Et l'association gestionnaire était uniquement composée de parents de ces enfants qui ont par la suite pris la relève de leurs parents. Ce n'était pas une maison de quartier « lambda » et surtout pas un distributeur d'activités, c'était un lieu de vie qui valorisait l'expression des jeunes et les responsabilisait par le biais de projets culturels aussi divers que variés.. réalisation de journaux, échanges culturels internationaux, partenariat avec les collèges, les Transmusicales, le Centre régional d’information jeunesse devenu plus tard le 4bis, actions santé, équipes de football, billard en championnat, potager bio, expositions en lien avec l'actualité, accueil de personnalités- Danielle Mitterrand,Lucie Aubrac, Didier Bourdon, Fodé Syllah etc.. Tout, absolument tout, pouvait être envisagé à partir de la Maison Verte dès lors qu'il s'agissait de projets accompagnés favorisant l'expression individuelle et collective des jeunes avec toujours le même soucis du respect de sa devise inscrite sur son fronton " l unité dans la diversité". Bien sûr qu il y a eu des bagarres. des conflits.. ..la vie n étant pas un long fleuve tranquille. Mais ce n est pas ce qu il faut retenir car il s agissait toujours d'événements marginaux. La Maison Verte à toujours été très majoritairement respectée par les jeunes qui  regrettent qu'aujourd hui elle soit réduite à étre une simple salle d'activités de loisirs.
Une des particularité de notre fonctionnement était la grande cohésion entre les salariés et les administrateurs. Cela nous permettait d apporter des réponses cohérentes quand nous devions faire face à certains événements emanant de jeunes dont les attitudes negatives et destructrices traduisaient la plupart du temps un profond mal-etre . Personnellement quoiqu il se soit passé, si j ai agreablement survécu pendant 34 annees à la Maison Verte , je reconnais que les dernières temps étaient plus difficiles car je devais simultanément faire face à des événements personnels familiaux qui m affectaient terriblement.
Sans ces circonstances personnelles difficiles , je n' aurais jamais jeté l eponge, cette Maison Verte représentant pour moi plus qu un emploi , c etait toute ma vie professionnelle . Arrivée début 1979, bien avant l'ouverture de la Maison Verte, j'ai travaillé pendant 7 années en tant qu'unique salariée de l'association  et avec les jeunes , j'ai donc imaginé et créé cette idée d'équipement de quartier pensé dessiné construit par eux même. Danielle Mitterrand s'est intéressée à mon projet quand je le lui ai présenté en 1982. La ville enthousiaste a fait en sorte que l esprit soit suivi à la lettre , respectant la démarche d éducation populaire qui était la notre. C' était une aventure extraordinaire qui a marqué plusieurs générations de jeunes villejeannais. Danielle Mitterrand n a pas fait que  poser la 1ere pierre en septembre 85, elle est devenue notre marraine, n hésitant pas à y revenir plusieurs fois et je suis devenue simultanément la correspondante de sa fondation France Liberté en Ille-et-Vilaine. A partir de 1986, quand j'ai pu ouvrir cette Maison Verte construite par de jeunes villejeannais usagers de notre ancienne Baraque verte... L'equipe s'est étoffée et grâce à de nouveaux salariés la Maison Verte a pu évoluer et prospérer. Nous avons ensemble développé  davantage de projets dans tous les domaines...Mais il est important de noter que si au départ la municipalité a soutenu et aidé la Maison Verte, comprenant et adhérant complètement à sa démarche d'éducation populaire ( le fait que j ai reçu la   médaille de l'ordre nationale du mérite du fait de l'originalité de mon parcours en ce domaine, prouve combien la Maison Verte était appréciée), petit à petit, du fait du changement de maire, la politique municipale  concernant la jeunesse à rendu notre quotidien plus difficile et c'est effectivement dans ce contexte que je ne me suis plus sentie suffisamment l'énergie de continuer, trop ébranlée  par la maladie de mes parents. Quand je suis partie, félicitée par le commissaire aux comptes pour la bonne gestion de l équipement, il n y avait aucune raison pour que la Maison Verte periclite mais une erreur de casting concernant ma remplaçante à fragilisé l association, en effet à peine 2 mois après mon départ, la Maison Verte s est retrouvée sans direction, plus de pilote dans l avion, les salariés livrés à eux même. La ville à voulu reprendre les choses en main mais malheureusement apres plusieurs tentatives, elle n' a pas su prendre la mesure de tout ce qui faisait la spécificité de la Maison Verte, pietinant son histoire, et l éducation populaire par la même occasion, la ville a fini par imposer cette fusion avec la Maison de quartier et donc signer son arrêt de mort en méprisant ses administrateurs militants de la Baraque Verte à la Maison Verte depuis 20 voire 30 ans pour certains.. .Informée par les salariés, j’avais tout de suite écrit à la ville qui s' inquiètait du manque de capacité des membres de l association pour assurer la gestion du personnel. Je leur ai soumis l’idée de fédérer la Maison Verte aux FRMJC, ce qui aurait permis la gestion de la direction par la fédération tout en préservant le projet pédagogique et la démarche d'éducation populaire de la Maison Verte. Mais sans doute du fait que j'étais partie, je n'ai pas été entendue.
La Maison Verte en tant que telle à disparu à jamais par le biais de cette fusion qui l'a transformée en salle d'activité annexe à la Maison de quartier. Même si l'équipement n'a pas été détruit, pour qu'elle renaisse de ses cendres, il en faudrait davantage que ce pourquoi elle est utilisée à présent.  
Je ne peux qu'espérer qu'à l'avenir, la Maison Verte redevienne ce magnifique outil de valorisation de l'éducation populaire qu elle a été.
Comme je vois egalement que vous parlez de Carla dans votre article, je ne peux m empecher d'ajouter qu'une personnalité comme celle de Carla à été une aubaine incroyable  dans l histoire de la Maison Verte. Il y a eu d'autres animateurs et animatrices qui se sont investis avec enthousiasme dans l aventure qu'à été la Maison Verte mais il reste que Carla était complètement en phase avec l esprit de la Maison Verte et qu elle a énormément contribué à son développement. 
En fait, il y a l' histoire de la Baraque Verte à la Maison Verte qui correspond à sa création son développement, son assise sur le quartier et ensuite le 2em souffle de la MV grâce à l' arrivée de Carla qui  lui a apporté toute son énergie contribuant ainsi à son developpement . Si j' ai assuré la 1ere partie de cette histoire,  il est incontestable que la 2em partie de l' histoire de la Maison Verte doit énormément à la personnalité de Carla et a la complémentarité de notre travail. Notre équipe de salariés incluait aussi d'autres personnalités du quartier telles que par exemple  Rosa , incontournable pilier qui a participé aussi avec toute sa famille à l esprit de convivialité qui régnait au sein de notre Maison Verte. Je ne vais pas citer tous les animateurs et toutes les animatrices qui ont œuvré à son développement en ayant toujours le souci de lui garder son âme car il y en a eu beaucoup, chacun apportant sa pierre à l'édifice... mais au fur et à mesure du temps, le chef de file c'était pour les jeunes villejeannais et leurs familles, l'incontournable et charismatique Carla qui grâce à notre tenacité commune de ne pas devier de notre devoir d' éducation populaire, a complètement personnifié et sublimé la Maison Verte. Son désarroi, voire sa colère du fait de cette fusion imposée entraînant le délitement de toute cette fantastique histoire est d 'autant plus compréhensible.
Bien à vous
Fabienne Faisant, animatrice de la Baraque Verte 1979-1986 puis créatrice et directrice de La Maison Verte 1986- 2013.

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