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Travailler en situation de handicap



Blog réalisé en partenariat avec l'Agefiph, Fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées

Géraldine Pinson vit une transition numérique

En formation vers un nouveau métier

Mardi 3 Avril 2018

2018_04_05_geraldine_pinson_vit_une_transition_numerique.mp3 2018 04 05 Géraldine Pinson vit une transition numérique.mp3  (6.99 Mo)


La filière numérique offre de réelles opportunités d’emplois notamment aux personnes en situation de handicap. Témoignage avec Géraldine Pinson, 45 ans, actuellement en formation de « chef de projet transition numérique durable » à Rennes, au centre Evocime CTI Advanced.

« Non !​  sourit Géraldine, ce n’est pas d’être cheffe qui me fait rêver… Mais bien cette idée de "transition numérique durable". Je suis actuellement dans ma propre transition. » Tout était bien parti. Après une formation initiale dans la publicité, le journalisme et l'audio-visuel, Géraldine travaille pendant une dizaine d’années à Paris et à Rennes comme cheffe de projet en agence de communication. En 2000, elle s’installe à Plélan-le-Grand et crée sa propre structure "La Tête à Toto", un commerce de développement durable, boutique de dépôt-vente pour enfants.

« Ça a très bien démarré, raconte-t-elle, mais j’ai alors connu un gros virage dans ma vie personnelle et j’ai dû vendre mon affaire. » De retour à Rennes, Géraldine crée l’association Yadlavie, autour de l’écriture et de l’image, histoire de contribuer à changer le regard sur les différences, les personnes âgées, les personnes en situation de handicap, les personnes malades... « Mais l’associatif ne fait pas toujours vivre son monde et j’ai quitté le navire pour une autre aventure comme conseil relationnel. J’ai repris une agence matrimoniale et j’ai accompagné les gens vers un mieux-être. »
 
Accepter d’être reconnue travailleur handicapé

Géraldine connaît alors une période de flottement et de fragilité : « Ma santé me rappelait à l’ordre… Et pourtant, je vis avec mes douleurs depuis que j’ai 20 ans. Jamais je n’avais cessé de travailler de ma vie mais là, à 44 ans, j’ai été obligée d’entendre les limites physiques. » Elle vend son agence et se met en quête d’un emploi : « Ce n’était pas évident à accepter. Après avoir toujours mené ma barque, il me fallait construire une employabilité et me vendre sur le marché de l’emploi. J’avais un bon réseau mais il fallait rebooster mon CV. » Géraldine accepte l’idée d’être reconnue "travailleuse handicapée" et de bénéficier de l’accompagnement de Cap emploi. C’est là qu’elle entend parler du centre de formation Evocime CTI Advanced et des préparations aux nouveaux métiers du numérique qu’il propose : « J’avais besoin d’un " lifting numérique". Cette formation de chef de projet transition numérique durable venait en complément de mes acquis et de mes expériences. »

Monde digital en mutation

« Au fil des ans, explique Benoît Cadoret, directeur d’Evocime CTI Advanced, la dimension numérique et digitale a pris de plus en plus d’importance. Avec nos partenaires et le soutien de l'Agefiph, nous co-construisons des parcours autour de nouveaux métiers comme chef de projet transition numérique durable, scénariste rédacteur digital learning, manager de la sécurité et cybersécurité, e-formateur… C’est un monde en mutation qui laisse présager l’arrivée de très nombreux nouveaux métiers dans tous les secteurs d’activité. 30 % des entreprises ont compris et intégré l’intérêt du digital dans leur développement et sont montées dans le train. 30 % ont compris les enjeux mais ont raté le départ et ont besoin d’être accompagnées. Il n’y a plus que 30% qui demeurent réfractaires et restent ancrées sur leur savoir traditionnel. »
 
Décomplexée par rapport au « technique »

Avec quinze stagiaires, Géraldine découvre avec passion cette nouvelle formation : « Le métier s’adresse à tous les services de l’entreprise car il implique un travail collaboratif à tous les niveaux. On doit être en "infusion", en veille permanente, on découvre chaque jour. Je me sens décomplexée aujourd’hui par rapport à l’approche technique. Il y a souvent cette crainte du robot, du digital qui dévore l’humain. Non, tout s’apprend. Je ne suis ni technicienne ni informaticienne mais j’ai appris en faisant et ça me permet d’être force de proposition, de connaître les process et l’utilité de ces outils, la sécurisation des données.

Ce métier est celui de chef d’orchestre qui implique un savoir-être avant même un savoir-faire. Il faut identifier l'ADN de l'entreprise, observer avant de préconiser et conduire ces changements en impliquant les équipes. Travailler en mode "projet" permet de garder l'humain comme clé de cette transition indispensable. Il faut oser encore plus, foncer, laisser de côté notre sac à dos d’emmerdes ! Ces métiers offrent aussi de nouveaux accès aux possibles. Il y a moins de contraintes d'adaptation au poste pour la personne en situation de handicap. Le travail s’organise différemment. Beaucoup d’entrepreneurs sont dépassés par cette nouvelle culture de pratique digitale et ces nouveaux outils. La question du handicap s’estompe car on apporte une vraie valeur ajoutée. »

 
Tugdual Ruellan
 
www.ctiadvanced.com

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Handicap et passion d’être
Michel Rouger
Ils ont la pêche ! Ils ont pourtant subi l’accident, l’attentat, grandi avec la maladie, la souffrance, parfois, ont côtoyé le noir et le néant…Ils sont nés privés de la vue, de l’ouïe… Ils se sont réveillés un matin avec un bras absent, les jambes immobiles, un dos broyé, un cerveau traumatisé…Ils ont hurlé, crié l’injustice, frôlé le désarroi et l’isolement, perdu le goût de vivre.

Et malgré tout, ils ont survécu.

Alors, ils ont reconstruit, à nouveau désiré, bâti un espoir. La fragilité est devenue force, rage d’exister. Chaque jour, ils s’accommodent du regard des autres. Parce qu’on leur dit que c’est impossible, ils le font, avec détermination et souvent, ils en ressortent grandis.

Ils ont finalement transformé un vieux rêve en métier, un savoir-faire en service… une passion en raison de vivre. Au plus profond d’eux-mêmes, ils ont trouvé l’essentiel et nous l’offrent en partage.

Dans ce blog d’Histoires Ordinaires, des personnes en situation de handicap témoignent.

Tugdual Ruellan