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Travailler en situation de handicap



Blog réalisé en partenariat avec l'Agefiph, Fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées

Aurore peut continuer son métier d’agricultrice

Le mini tracteur remplace la fourche !

Dimanche 15 Janvier 2017


Aurore Le Moigne, 30 ans, est agricultrice à Plonevez-du-Faou dans le Finistère. Mais il y a trois, ans, une prothèse doit lui être posée à la suite de douleurs au bassin. D’un tempérament plutôt fonceur, la jeune femme ne se décourage pas. Grâce à divers aménagements, aides techniques et bricolages en tout genre, pour lui rendre le quotidien moins pénible, elle peut continuer le métier qu’elle a toujours rêvé d’exercer, agricultrice.
 

Aurore est titulaire d’un bac pro CGEA conduite et gestion de l’exploitation agricole, passé au lycée du Nivot à Lopérec, puis d’un BTS qu’elle a obtenu en contrat d’apprentissage au lycée agricole de Spezet. Pendant trois ans, elle travaille comme porchère puis s’installe en 2013 avec son mari et son oncle sur une exploitation de 205 hectares, 74 en maïs, une trentaine en céréales, le reste en herbe. Il y a fort à faire pour s’occuper des 160 vaches laitières et une production qui avoisine les 1 500.000 litres de lait par an.
 
Un tempérament plutôt fonceur !

Mais un an et demi après l’installation, Aurore a des douleurs au bassin qui se font de plus en plus fréquentes, surtout après la naissance de leur deuxième enfant : « Petite, j’avais contracté un staphylocoque doré sur la tête de fémur, confie l’exploitante. Les douleurs se sont accentuées avec une arthrose très prononcée. » Aurore souffre le martyre, jusqu’à ne plus pouvoir se relever lorsqu’elle est à terre. La pose d’une prothèse s’impose : « Les douleurs ont cessé aussitôt. Comme je voulais poursuivre l’activité - j’ai toujours été de tempérament assez fonceur -, nous avons réfléchi aux aménagements pour m’aider et faire vieillir au mieux la prothèse ». 

Bricole et imagination

Aurore sollicite alors la MSA prévention qui l’oriente vers le Sameth, un service qui accompagne les personnes handicapées pour favoriser leur maintien dans l’emploi. Une ergonome vient sur place étudier les différents postes de travail et les contraintes physiques des gestes professionnels. Ils sont nombreux et contraignants quand il faut à la fois s’occuper de la traite, du soin aux veaux, de l’alimentation des bêtes. Mais dans le secteur agricole, on a plutôt l’esprit inventif ! Tout l’entourage d’Aurore s’y met pour lui rendre le quotidien moins pénible.

Il y a ce taxi-lait, une invention maison, qui est conçu pour faciliter l’alimentation des veaux : « Chaque jour, je devais remonter 150 litres d’eau bien chaude avec une brouette pour mélanger avec la poudre de lait. Le taxi est un engin motorisé sur quatre roues avec marche avant et marche arrière. Avec un branchement électrique, je monte le mélange en température jusqu’à 40°. Grâce à une programmation, je distribue la bonne quantité en fonction de l’âge des veaux. Plus besoin de brouette ! »
 
Un quotidien rendu accessible

Pour nettoyer l’aire d’attente des vaches laitières, plus besoin de fourche ni de râteau… Un mini rabot à lisier a été fixé sur le tracteur, rendant la tâche moins pénible. Et pour distribuer le fourrage aux animaux, Aurore a du plaisir à manœuvrer le mini tracteur qu’elle a pu acquérir grâce au soutien de l’Agefiph : « Deux tonnes de chaque côté, à repousser quatre fois par jour ! » Aurore peut à nouveau exercer ce métier qui la passionne : « On n’a pas trouvé de solution pour tout mais le quotidien est devenu accessible et tout est devenu plus facile pour moi. Nous réfléchissons actuellement à la construction d’un bâtiment plus grand et plus fonctionnel. L’aménagement sera conçu en fonction des préconisations du sameth ».
 
Contact : GAEC de Kerbrat à Plonevez-du-Faou – tél. 06 64 71 75 53 ou 02 98 86 93 89.
 
Tugdual Ruellan.
 


1.Posté par Bouju le 20/01/2017 09:54
heureuse pour Aurre

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Handicap et passion d’être
Michel Rouger
Ils ont la pêche ! Ils ont pourtant subi l’accident, l’attentat, grandi avec la maladie, la souffrance, parfois, ont côtoyé le noir et le néant…Ils sont nés privés de la vue, de l’ouïe… Ils se sont réveillés un matin avec un bras absent, les jambes immobiles, un dos broyé, un cerveau traumatisé…Ils ont hurlé, crié l’injustice, frôlé le désarroi et l’isolement, perdu le goût de vivre.

Et malgré tout, ils ont survécu.

Alors, ils ont reconstruit, à nouveau désiré, bâti un espoir. La fragilité est devenue force, rage d’exister. Chaque jour, ils s’accommodent du regard des autres. Parce qu’on leur dit que c’est impossible, ils le font, avec détermination et souvent, ils en ressortent grandis.

Ils ont finalement transformé un vieux rêve en métier, un savoir-faire en service… une passion en raison de vivre. Au plus profond d’eux-mêmes, ils ont trouvé l’essentiel et nous l’offrent en partage.

Dans ce blog d’Histoires Ordinaires, des personnes en situation de handicap témoignent.

Tugdual Ruellan