Menu
Travailler en situation de handicap



Blog réalisé en partenariat avec l'Agefiph, Fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées

Arnaud ne peut plus travailler dans la logistique

Le numérique pour se reconvertir professionnellement

Samedi 30 Mars 2019

2019_04_04_arnaud_de_ne_plus_travailler_dans_la_logistique.mp3 2019 04 04 Arnaud de ne plus travailler dans la logistique.mp3  (4.31 Mo)


La filière numérique offre de réelles opportunités d’emplois notamment aux personnes en situation de handicap. Témoignage avec Arnaud Costard, 31 ans, actuellement en formation de développeur web à l'Eni, Ecole d'informatique de Rennes.

Arnaud est né à Rennes où il a suivi sa scolarité jusqu’à un bac en comptabilité obtenu en 2007 : « J’ai tout de suite souhaité travailler et ai trouvé quelques postes en comptabilité mais ça ne me convenait pas ! Alors je suis entré dans une entreprise de logistique comme manutentionnaire, avec une équipe de près de trois-cents salariés. Ça me plaisait bien, il y avait une bonne ambiance et je suis devenu chef de secteur. Un boulot très dur physiquement, avec beaucoup de contraintes. Il fallait courir partout toute la journée. Au fur et à mesure que les années passaient, j’avais des petits signes de fatigue. Mon corps m’alertait mais je ne l’écoutais pas ! J’ai commencé à m’arrêter, dans l’incapacité de pouvoir me lever le matin pour aller au boulot. Les arrêts se sont multipliés et duraient de plus en plus longtemps.

Ça fait dix ans aujourd’hui que je travaille et c’est devenu très compliqué de porter des charges. Réduction de la masse salariale, augmentation du rythme de travail… Le métier m’a cassé, j’ai le dos en vrac et les muscles traumatisés, je peine à porter notre enfant de trois mois… Je suis allé jusqu’au bout. Psychologiquement, j’ai un peu sombré. Je ne savais pas quoi faire… J’ai été reconnu travailleur handicapé et ne peux plus porter de charges lourdes. L’entreprise ne se pose aucune question. Pour le responsable, mon mal est dû à des facteurs extérieurs à l’entreprise ! Aucune solution de reclassement ne m’est proposée… Je suis pour eux un boulet.
 

Le soutien d’une coach de vie

J’ai frôlé le burn-out mais, grâce à ma femme qui m’a toujours soutenu, je me suis ressaisi et j’ai envisagé une reconversion professionnelle. Je suis allé rencontrer une coach de vie qui m’a écouté et m’a aidé à surmonter ma situation. J’ai pu in extremis bénéficier du Cif, congé individuel de formation, et me suis alors lancé dans un bilan de compétences qui a révélé mon intérêt pour l’informatique. À la fin du collège, je me suis souvenu que j’avais voulu m’orienter vers l’informatique mais ce n’était pas la "branche" tendance du moment ! Je découvre alors l’Eni, suis accueilli en entretien en avril 2017. J’ai cherché une formation en alternance mais n’ai pas trouvé d’entreprise. Je suis entré en formation continue de développeur web le 22 octobre 2018 et continue de percevoir mon salaire de l’entreprise. J’ai deux mois de stage. Je recherche actuellement une entreprise pour m’accueillir. Je termine le 18 juin 2019. Ça me plait beaucoup, le secteur est vaste et j’ai repris espoir. »

Tugdual Ruellan

Nouveau commentaire :


Handicap et passion d’être
Michel Rouger
Ils ont la pêche ! Ils ont pourtant subi l’accident, l’attentat, grandi avec la maladie, la souffrance, parfois, ont côtoyé le noir et le néant…Ils sont nés privés de la vue, de l’ouïe… Ils se sont réveillés un matin avec un bras absent, les jambes immobiles, un dos broyé, un cerveau traumatisé…Ils ont hurlé, crié l’injustice, frôlé le désarroi et l’isolement, perdu le goût de vivre.

Et malgré tout, ils ont survécu.

Alors, ils ont reconstruit, à nouveau désiré, bâti un espoir. La fragilité est devenue force, rage d’exister. Chaque jour, ils s’accommodent du regard des autres. Parce qu’on leur dit que c’est impossible, ils le font, avec détermination et souvent, ils en ressortent grandis.

Ils ont finalement transformé un vieux rêve en métier, un savoir-faire en service… une passion en raison de vivre. Au plus profond d’eux-mêmes, ils ont trouvé l’essentiel et nous l’offrent en partage.

Dans ce blog d’Histoires Ordinaires, des personnes en situation de handicap témoignent.

Tugdual Ruellan