La jeune fille sans mains de Sébastien Laudenbach

Dimanche 5 Mars 2017

Après Ma vie de Courgette et Louise en hiver, c’est au tour de La Jeune Fille sans mains de montrer qu'il y a place pour d'autres formes de cinéma d'animation. Il n'y pas que Disney dans la vie ! La Jeune Fille sans mains est le premier long métrage d’animation de Sébastien Laudenbach, sur une musique de Olivier Mellano et des performances vocales de Anaïs Demoustier, Jérémie Elkaïm et Philippe Laudenbach, qui prête sa voix au Diable.  

Il illustre un conte méconnu des frères Grimm. On est au Moyen-Age. Un meunier, affamé et ruiné, vend sa fille au diable, contre une rivière d’or et l’illusion du bonheur. Le Diable n’accepte que la souillure. Protégée par sa pureté, la jeune fille lui échappe. Mais son père obéira au Diable et tranchera les mains de sa fille à la hache… Elle rencontre la déesse de l’eau, un doux jardinier et un prince qui tombe immédiatement amoureux d'elle et lui fabrique des prothèses en or. Lorsqu'elle tombe enceinte et que la guerre éclate aux confins du royaume, elle va devoir prendre son destin en main et maîtriser sa peur et ses doutes...

En gestation pendant sept ans, Sébastien Laudenbach a entièrement peint le film sur papier. L'esthétique en est inhabituelle : il ne dessine qu’une partie des personnages ou des décors, amplifiant certains détails, faisant apparaître et disparaître, au rythme de sa respiration, la jeune fille essoufflée. On pense calligraphie chinoise dans la finesse et l'expressivité des traits. 

Construit de façon inédite, ce dessin animé déstabilise mais traduit bien la lutte émancipatrice de l'héroïne qui combat le Diable tout élevant seul son fils, malgré son handicap.