L'ouvrage "Hola desde Cuba" étant épuisé, Histoires Ordinaires propose en accès libre les vingt-quatre portraits réalisés par notre ami poète et philosophe Juan Lazaro Besada dans sa ville de Trinidad ainsi que le portrait de l'auteur.

La danse dans l’âme




La danse dans l’âme
Comme les vieux arbres de l’Afrique ancestrale, majestueux, robustes et éclatants de puissance et vivacité. Avec la peau noire, lisse et brillante et un corps d’une beauté exubérante. Avec une sympathie et une énergie contagieuse. Avec une voix provocatrice et un regard vivace, évocateur et plus éloquent que tout ce que les mots peuvent renfermer... Elle est comme ça, Lidia, la professeur de Salsa, l'enseignante en art qui, décidée à s’ouvrir un passage entre les broussailles d’une vie ardue, semble s’encourager au rythme de la musique et de la danse. 

La danse dans l’âme
Un culte permanent aux ancêtres africains

C’est comme si toute son existence était un culte permanent aux ancêtres africains qui furent conduits à Cuba en tant qu’esclaves, qui nous laissèrent à tout jamais leur soif de vivre, leur religiosité primitive, l’amour pour la danse ainsi que cette joie qui reflète leur être le plus profond. 
 
Lidia est un personnage indispensable à la vie culturelle de Trinidad. Bien que née à Santa Clara, ellea choisi Trinidad pour réussir professionnellement. Ses succès artistiques lui ont valu le respect de ceux qui aiment l’art et voient dans la danse un motif de joie. Le travail qu’elle développe avec les enfants à la « Casa de la Cultura » est admirable. 
 
Néanmoins son histoire est plus profonde et les méandres qui serpentent à travers son existence ont le charme singulier de ce qui semble peu plausible.
 
Son labeur en tant qu’enseignante de danse n’est pas la seule façon de gagner sa vie. Elle ne possède pas de maison et doit vivre en location, ce qui signifie qu’elle a besoin d'augmenter ses revenus pour faire face aux dépenses. Ce détail peut paraît incompréhensible, mais il est vrai. Malgré son travail et les succès qu’elle récolte, Lidia n’est pas propriétaire. C’est pour cela que chaque seconde de son temps, elle offre ses services en tant que professeur de danse, surtout aux touristes avides d’apprendre à danser les rythmes cubains. Rythmes qui attirent tellement ceux qui, bien que n'étant pas originaires de l’île, l’aiment et apprécient nos bals populaires.
 
Dans ses efforts, elle est aidée par plusieurs parents proches, parmi lesquels on trouve sa fille, une jeune fille sympathique, danseuse dans l’Ensemble Folkorique de Trinidad, ainsi qu’un frère et des amis danseurs ce qui nécessite des revenus supplémentaires.
 

La danse dans l’âme
Une énorme dose de sacrifices

Il n’est pas facile de travailler de nombreuses heures chaque jour, de transpirer constamment pendant que l’on danse ou que l’on enseigne à d’autres pour fournir à sa famille le pain quotidien. Il y a, dans ce dévouement, une énorme dose de sacrifices, de courage, de capacité à vaincre les obstacles et à être, par-dessus tout, un être humain.
 
Les difficultés matérielles qu’elle affronte sont innombrables. Certaines fois, elle ne dispose même pas des moindres ressources pour accomplir son travail. Les costumes du groupe d’enfants qu’elle dirige ont été créés et confectionnés par elle-même en assumant les dépenses avec son propre argent. Certaines fois, les costumes, étant modestes, sont fabriqués avec l’aide des parents d’élèves. La chaîne hifi qu’elle utilise pour les répétitions lui a été offert par des personnes qui apprécient son travail, les CD sur lesquels sont enregistrées les musiques qu’elle utilise sont le fruit de son indomptable volonté. Par dessus tout, on trouve en elle un sourire de satisfaction, même si très peu de gens remarquent chez elle les profondes valeurs qui la font être telle qu’elle est.
 
Elle est, indubitablement, une véritable artiste. La plasticité de ses mouvements corporels impressionne. Même lorsqu’elle parcourt à pied les rues de la vieille ville, son corps semble danser. Ceux qui ont déjà apprécié ses chorographies ainsi que sa grâce restent impressionnés.
 
Cette passion pour son travail alliée à la nécessité de trouver des ressources financières pour subsister dignement, font de Lidia une personne admirable.
 
Lorsque je la vois travailler, parler avec passion - cette passion propre à ceux qui portent intérieurement une lumière qui ne s’éteint pas –, quand je la vois inquiète pour la poursuite de son art et de ses projets de danse, je ressens un profond respect pour cette femme. Son dévouement au travail est admirable. En outre, elle a un autre fils, un homme qui réside actuellement à l’extérieur de l’île : c'est d’autant plus admirable car une mère a toujours besoin d’avoir ses enfants à ses côtés. Elle voyage aussi fréquemment à Santa Clara, ville un peu éloignée, pour s’occuper de sa vieille mère.
 

La danse dans l’âme
Un éternel sourire de plaisir et d’amour

A l’heure où d’autres s’abandonnent à la commodité, au repos bien mérité, Lidia est en train de travailler. Elle est une diffuseuse de danse cubaine, de cette culture qui est la nôtre avec les traditions les plus autochtones. Elle est une ambassadrice anonyme de Cuba, une héroïne quotidienne. 
 
Fidèle exposante des traditions africaines, Lidia croit dans l'une des multiples religions d’Afrique qui se sont enracinées à Cuba. Néanmoins elle n’étale jamais ses croyances et elle cultive son credo religieux avec le profond respect qui est propre à ceux qui croient véritablement. 
 
J’ai discuté avec elle à de nombreuses occasions. Toujours franche et disposée à travailler pour la culture, engagée et déterminée à faire vivre les traditions de danse les plus autochtones du pays, cette cubaine, noire et enracinée comme les vieux arbres de cette Afrique expressive et captivante qui restent debout en dépit du temps, grandit et aide à grandir ceux qui la côtoient dans son travail quotidien.
 
Au rythme de la musique et de la danse, elle continue à travailler en pariant pour un avenir plus beau. Les tambours qui font battre son cœur et gonfler ses veines, lui offrent un éternel sourire de plaisir et d’amour.
Elle transcende son art et nous laisse goûter le plus authentique de son énergie conquérante et lumineuse.

Traduction : Rocio Guerrero
(Intertitres : rédaction d'Histoires Ordinaires)


Texte original

                                                     El baile en el alma

Como los viejos árboles del África ancestral, hermosos y robustos, rebosantes de lozanía, con la negra piel, tersa y lustrosa, su cuerpo de exuberante hermosura, su simpatía y energía contagiosa, la voz incitadora, la mirada vivaz y evocadora más elocuente que cuanto puedan encerrar las palabras, así es Lidia, la profesora de salsa, la instructora de arte que, decidida a abrirse paso entre la maleza de una vida ardua, parece que alienta al compás de la música y de la danza, como si toda su existencia fuese un permanente culto a los ancestros africanos, esos que, traídos a Cuba como esclavos, nos dejaron para siempre su ansia de vivir, la religiosidad primitiva y un amor por el baile y la alegría donde se refleja su ser más profundo.
 
Lidia es un personaje imprescindible en la vida cultural trinitaria. Aunque es nacida en Santa Clara, ha apostado por Trinidad para desempeñarse profesionalmente. Y sus resultados artísticos le han merecido el respeto de quienes aman al arte y ven en la danza un motivo de júbilo. El trabajo que ha desarrollado con los niños en la Casa de la Cultura es admirable. Pero su historia es más profunda, los meandros por los cuales transcurre su existencia tienen el particular encanto de lo aparentemente inverosímil.
 
Su labor como instructora de danza no es la única manera en que se gana la vida. Ella no tiene una casa en Trinidad y debe vivir alquilada, lo cual significa, que precisa mayores ingresos para afrontar los gastos. Este detalle puede resultar incomprensible, pero es cierto. A pesar de su trabajo y los éxitos que cosecha, Lidia no tiene una vivienda propia en Trinidad y depende de un alquiler para poder continuar con su excelente trabajo. Por ello, en cada segundo de tiempo libre ofrece sus servicios como profesora de danza, fundamentalmente a los turistas ávidos de aprender a bailar los ritmos cubanos, esos que tanto atraen a quienes, no nacidos en la isla, la aman y disfrutan al compás de nuestros bailes populares.
 
En ese empeño la ayudan varios familiares cercanos, entre los cuales se encuentra su hija, una simpática joven, bailarina del Conjunto Folklórico de Trinidad y un hermano, además de algunos bailarines amigos, que precisan igualmente de mayores ingresos.
 
Ella, indudablemente, es una verdadera artista. La plasticidad de sus movimientos corporales impresiona. Hasta cuando recorre a pie las calles de la vetusta ciudad, su cuerpo parece danzar. Quienes han disfrutado de sus montajes coreográficos y de su gracia al bailar quedan impresionados. Pero Lidia es una mujer fuerte, emprendedora, decidida. De esas que, como los viejos árboles de África, enfrentan cualquier tempestad de pie sin que sus ramas se quiebren o su tronco sea abatido por la fuerza de los vientos.
 
No es fácil trabajar innumerables horas cada día, transpirar constantemente mientras se danza o enseña a otros, para llevar a la familia el pan cotidiano. Hay en esta dedicación una enorme dosis de sacrificio, de coraje, de capacidad para vencer obstáculos, de ser, por sobre todas las cosas, un ser humano.
 
Las dificultades materiales que afronta son innumerables. En ocasiones, ni siquiera posee los recursos mínimos para hacer su trabajo. Sin embargo, el vestuario del grupo infantil que dirige ha sido confeccionado y diseñado por ella, a costa de su propio peculio, en ocasiones exiguo, y con la colaboración de los padres de sus alumnos. La grabadora que emplea para los ensayos le ha sido regalada por personas que aprecian su trabajo, los discos compactos en los cuales tiene las grabaciones que emplea para su faena han sido fruto de su voluntad indoblegable. Y por encima de todo, hay en ella una sonrisa de satisfacción, aunque pocos reconozcan en su persona esos profundos valores que la hacen ser quien es.
 
Esta pasión por el trabajo, unidos a la necesidad de encontrar recursos financieros para subsistir dignamente, hacen de Lidia una persona admirable.
 
A las horas en que otros se entregan a la molicie, al descanso merecido, Lidia está trabajando. Es una difusora de la danza cubana, de nuestra cultura y más genuinas tradiciones, una embajadora anónima de Cuba, una heroína cotidiana.
 
Cuando la veo trabajar, hablar con esa pasión de los que llevan la luz interior siempre encendida, preocupada por llevar adelante su arte y sus proyectos danzarios, siento un profundo respeto por esta mujer. Su dedicación al trabajo es admirable. Y más aún. Tiene otro hijo, un varón, que actualmente reside fuera de la isla, lo cual es más admirable, pues una madre siempre necesita tener a su lado a los hijos. Igualmente, con frecuencia viaja a Santa Clara, ciudad algo distante, para atender a su anciana madre.
 
Fiel exponente de las tradiciones africanas, Lidia es creyente de una de las tantas manifestaciones religiosas provenientes del África que se han enraizado en Cuba, pero jamás hace alarde de sus creencias y cultiva su credo religioso con el respeto profundo de quienes verdaderamente creen.
 
En numerosas ocasiones he hablado con ella. Siempre franca y dispuesta a trabajar por la cultura, comprometida y empeñada en hacer pervivir las tradiciones danzarias más auténticas de Cuba, esta cubana, negra y raigal, como los viejos árboles de esa África sugerente y cautivadora que siguen erguidos a despecho de los tiempos, crece y hace crecer a quienes la rodean con su trabajo diario. 
 
Al compás de la música y el baile continúa trabajando, apostando por un futuro más hermoso. Y los tambores, esos que hacen latir su sangre e hinchan sus venas, le dedican una eterna sonrisa de complacencia y amor.
 
Ella trasciende en su arte y nos deja el sabor de lo más autóctono desde una energía conquistadora de la luz.
 




1.Posté par Michel le 24/02/2013 05:53
Hola yo soy cubano, trinitario y tengo el gusto de conocer a Lidia y puedo asegurarles que merece con creces todo lo que aqui se dice de ella. sobre todo con el maravilloso trabajo que realiza con los niños y adolecentes de su grupo. Gracias Besada por estas hermosas pinceladas de nuestra maravillosa villa.

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Bienvenue à Cuba
Michel Rouger
Pays-prison pour les uns, pays de l'utopie en marche pour les autres : quand on parle de Cuba, la caricature n'est jamais loin. Et si l'on chassait les fantasmes ? Gardons les clichés qui ne sont pas faux - la musique, le rhum, le cigare, les plages... - et pour le reste déposons les idées reçues. S'arrêter, regarder, s'interroger. Cuba, au tournant de son histoire, contrainte de s'ouvrir pour survivre, a beaucoup à dire à un monde désaxé, en recherche d'un horizon plus humain. Surtout ses habitants. Et Juan, le poète et le philosophe, peut-être un peu plus que d'autres. Une amitié s'est nouée avec Histoires Ordinaires. Désormais, deux fois par mois, Il nous raconte ses histoires, des histoires vraies. Merci Juan de nous accueillir dans ta maison, Cuba.

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Chez Juan Lazaro, le poète philosophe
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