Le périple entre horreur et humanité de Aliou Hamidou Bah


Vendredi 26 Mai 2023


Aliou Hamidou Bah vit à 6 000 kilomètres de chez lui, Conakri, où il est né il y a 28 ans. « J’espère un jour pouvoir retourner chez moi, retrouver ma mère et mes deux sœurs, mais, pour l’instant, c’est trop dangereux » dit celui qui a dû fuir son pays pour raisons politiques. Alors qu'il suit des études de géologie, il s'investit dans le parti d'opposition au président Alpha Condé.

Un matin, alors qu’il travaille à la boutique de son père, la milice fait une descente. Il s'enfuit mais la police saccage la maison de ses parents. Il n'a plus le choix, son père l'oblige à quitter le pays. Ce qu'il fait avec son ami Ousmane. 

Clandestins, c'est  la narration de ce périple de Conakry à Dinan. Ils traversent le Mali, l'Algérie, le Maroc et l'Espagne. La peur et l'horreur au Mali quand ils sont arrêtés par des hommes armés jusqu'aux dents : « On nous a pointés avec des kalachnikovs. Le chef a dit qu’il avait déjà tué six personnes ce jour et, pour nous faire renoncer au peu que nous avions, il a abattu deux personnes de sang-froid devant nous ». Mais aussi la solidarité de ce couple d'algériens qui l'hébergent et le soignent.

Aliou Hamadou Bah est arrivé en février 2019 à Dinan, accueilli par l'association Noz-Deiz. Son livre, il l’a écrit « pour donner voix aux sans-voix », à la mémoire de son père, décédé peu après son arrivée en France.