L'ouvrage "Hola desde Cuba" étant épuisé, Histoires Ordinaires propose en accès libre les vingt-quatre portraits réalisés par notre ami poète et philosophe Juan Lazaro Besada dans sa ville de Trinidad ainsi que le portrait de l'auteur.

Un escalier




Un escalier
Un escalier n’est pas seulement un lieu monumental. Il peut être aussi le symbole d’une ville et même avoir de multiples connotations qui dépassent le simple cadre du quotidien pour atteindre une dimension singulière, transcendante et capable d’incarner l’existence.   
 
Au cœur de Trinidad, à côté de sa « Plaza Mayor », se trouve la Maison de la Musique, espace fréquenté quotidiennement par de nombreux touristes et aussi par les habitants de la ville qui trouvent là un endroit idéal pour s’amuser, écouter de la bonne musique cubaine, danser, fraterniser et même déguster une bière fraîche ou un verre du délicieux rhum cubain. 

Le rendez-vous des fans de musique
 
Le bâtiment, dont la construction date du XIXᵉ siècle, était initialement la propriété de la famille Castiñera dont un des membres les plus connus fut un éminent journaliste du premier journal de la ville. Puis, il y eut d’autres propriétaires dont Francisco Fisher Lorenzo, un notable, avocat et politicien, qui fut sénateur de la République pendant le gouvernement de Fulgencio Batista.  

Le grand escalier n’existait pas aux origines de la construction de la ville. Il fut bâti plus tard, dans les années 70 du siècle passé, pendant la période révolutionnaire.
 
Cette volée de marches a de nombreuses utilisations. Une des plus importants a été et est toujours le fait de servir de chaise à ceux qui viennent profiter des spectacles artistiques lors de la « Semaine de la Culture » de Trinidad. Elle a lieu début janvier, à la date présumée de la fondation de la ville en 1514. En face de l'escalier se trouve la scène destinée aux représentations qui ont lieu à cette période. 

Le lieu de toutes les rencontres
 
Mais l'escalier a d’autres facettes. Beaucoup de jeunes y ont recours sans être forcément intéressés par la musique. C’est l’endroit le plus propice pour nouer des relations amicales avec les touristes étrangers qui viennent à Trinidad. Et tout le monde sait qu’un ami qui réside en Europe, au Canada ou aux États-Unis, et dont les poches sont pleines de l'indispensable monnaie forte – l’euro ou le dollar -  est le meilleur cadeau auquel un cubain peut aspirer.
 
Maintes relations amoureuses, passagères ou solides, ce qui n’a pas finalement beaucoup d’importance, ont surgi de ses rencontres fortuites sur l'escalier. Tellement qu’on ne peut même pas les compter. 
 
Beaucoup d’artistes de qualité qui viennent jouer à Trinidad, fréquentent cet endroit. Ils font les délices du peuple, curieux de les découvrir de près en attendant de les voir jouer. 

Si l'escalier pouvait parler...

Certains personnages peuvent êtres considérés comme des archétypes de cet endroit. Par exemple les danseurs et les professeurs de danse : ils viennent là pour enseigner les rythmes cubains aux touristes qui veulent apprendre. Ils enseignent dans une bonne disposition d'esprit, dans la joie et la bonne humeur mais avec, au final, l'objectif d’être rémunérés de quelques CUC (le peso convertible) ou d'un cadeau qui puisse les aider à pallier à leurs besoins matériels. Ce sont de simples combattants de la survie quotidienne.

D’autres, peut-être les plus intrépides, pratiquent le « jineterismo », c’est-à-dire qu’ils proposent aux visiteurs étrangers diverses distractions pas toujours très saines. Ils vendent des cigares cubains de façon illégale ou essaient, par tous les moyens qui leur viennent à l’esprit, d’obtenir un peu d’argent pour atténuer la précarité de leur existence. 
 
Si l'escalier pouvait parler, ses récits rempliraient de nombreuses pages et raconteraient l’histoire de Cuba avec beaucoup plus de sagesse que celle d’un historien aguerri. C'est un véritable symbole de Trinidad, un lieu de référence obligé, un royaume de joie et parfois un royaume d’ombres qui assombrissent la société. 

L'endroit le plus joyeux de la ville
 
Son environnement est extrêmement agréable. Il est entouré de l’église Parroquial Mayor, du musée Romantique , du musée de l’Architecture et de l’Archéologie et du « Palenque de los Congos Reales ». En face de la Plaza Mayor » et de son jardin. l'escalier attire et enchante. Il est l'épine dorsale du centre historique d’une ville où l’histoire est sur un piédestal. Il est aussi l’endroit le plus joyeux de la ville. Aucun autre endroit ne peut lui faire concurrence. Néanmoins, il peut être aussi un lieu de corruption. Tout dépend des intentions de ceux qui se présentent à lui.
 
L'escalier réunit des personnes de tous les âges. Des plus jeunes, joyeux et inquiets,  aux personnes d’âge mûr. Il n’y a pas un seul habitant de Trinidad qui ne l’ait jamais parcouru. Et les fins de semaine, la joie y est contagieuse dans la limite du bruit porté à un niveau élevé par les amplificateurs qui diffusent la musique. 
 
Tel un monument dédié à la musique et à la joie de vivre, avec ses lumières et ses ombres, l'escalier a l’attrait de ce qui est autochtone et il nous laisse dans l'âme pour toujours un désir de rêves encore à conquérir.

Traduction ; Rocio Guerrero
(Intertitres :  Rédaction d'Histoires Ordinaires)

Texte original

                                                                  Una escalinata

Una escalinata no es solamente un lugar arquitectónico. Puede ser también un símbolo de cualquier ciudad e incluso, tener otras connotaciones que rebasan el simple marco de lo cotidiano para alcanzar una dimensión singular, trascendente, identificadora de la existencia.
 
En el corazón de Trinidad, junto a su Plaza Mayor se encuentra la Casa de la Música, enclave visitado diariamente por los numerosos turistas que acuden a la ciudad e incluso por los habitantes de la villa, quienes encuentran en ella el lugar idóneo para divertirse, escuchar buena música cubana, bailar, confraternizar e incluso gustar de una cerveza fría o un trago del delicioso ron cubano.
 
La edificación, cuya fecha de construcción se sitúa en el siglo XIX fue inicialmente propiedad de la familia Castiñeira, uno de cuyos más conocidos miembros fue un distinguido periodista del primer periódico que tuviese la villa. Luego tuvo otros propietarios hasta llegar a pertenecer a Francisco Fisher Lorenzo, notable abogado y político, que incluso fuese senador de la República durante el gobierno de Fulgencio Batista. 

La escalinata no existía en los orígenes de la construcción, es una obra posterior, construida durante la década de los sesenta del pasado siglo, ya durante la época revolucionaria.

 
Muchos han sido los usos de esta escalinata. Uno de los más importantes ha sido y es, servir de asiento para quienes asisten a disfrutar los espectáculos artísticos durante la Semana de la Cultura Trinitaria, que se celebra siempre a principios de enero, alrededor de la fecha en que se presume fuese fundada Trinidad en el año 1514, pues frente a ella se emplaza el escenario para las presentaciones que tienen lugar durante este período.
 
Pero la escalinata tiene otras facetas. Muchos jóvenes acuden diariamente a ella, no solamente interesados en la música. Este es el lugar más propicio para establecer amistad con los turistas foráneos que vienen a Trinidad. Y todos saben, que una amistad residente en Europa, Canadá o Estados Unidos, cuyos bolsillos, bien aprovisionados de la imprescindible moneda fuerte, llámese euro o dólar, es el mejor regalo a que puede aspirar un cubano.
 
Muchas relaciones amorosas, pasajeras o sólidas, que eso es lo menos importante, han surgido de estos encuentros casuales en la escalinata. Tantos, que apenas se pueden contar.
 
Igualmente, muchos artistas de calidad que vienen a actuar en Trinidad se presentan en este lugar y hacen las delicias del pueblo, ávido de ver de cerca a las personalidades artísticas del país y gozar con sus actuaciones.
 
Algunos personajes pueden ser considerados arquetipos en este sitio. Por ejemplo, los bailadores y profesores de baile, quienes acuden allí para enseñar a bailar los ritmos cubanos a los turistas que desean aprenderlo. Lo hacen con buena disposición y carácter alegre, persiguiendo al final ser remunerados con algunos CUC o un regalo que les ayude a aliviar sus escaseces materiales. Estos son simples  luchadores por la diaria subsistencia. Otros, acaso los más intrépidos, practican el jineterismo, o sea, proponen a los visitantes foráneos diversas diversiones, no siempre sanas, venden puros cubanos de forma ilegal o tratan, por cuanto medio les venga a la mente, de obtener algo de dinero para mitigar su, en muchas ocasiones, precaria existencia .
 
Si la escalinata pudiese hablar, sus relatos llenarían innumerables páginas y contarían la historia de Cuba con más sabiduría que un avezado historiador. Ella es todo un símbolo de Trinidad, lugar de obligada referencia, reino de la alegría y en ocasiones, también de sombras que oscurecen a la sociedad.
 
Su entorno es sumamente agradable. Flanqueada por la Iglesia Parroquial Mayor, los museos Romántico, de Arquitectura y Arqueología, el Palenque de los Congos Reales, de frente a la Plaza Mayor y su parque, la escalinata atrae y encanta. Es la médula del centro histórico de una ciudad donde la historia se  ha entronizado y el lugar más alegre de la ciudad. Ninguno puede competir con ella. Sin embargo, también puede ser un lugar de corrupción. Depende de las intenciones de quienes acudan a ella.
 
La escalinata reúne a personas de todas las edades. Desde los más jóvenes, alegres e inquietos, hasta personas de edad madura. No hay trinitario que nunca la haya recorrido. Y los fines de semana, su alegría contagia, al margen del alto nivel de ruido causado por sus bocinas para la propagación de la música que allí se escucha.
 
Como un monumento a la música, a la alegría de vivir, con sus luces y sus sombras, ella tiene el atractivo de lo autóctono y nos deja siempre en el alma un sabor a sueños por conquistar.
 



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Pourquoi est-ce que j'écris
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Bienvenue à Cuba
Michel Rouger
Pays-prison pour les uns, pays de l'utopie en marche pour les autres : quand on parle de Cuba, la caricature n'est jamais loin. Et si l'on chassait les fantasmes ? Gardons les clichés qui ne sont pas faux - la musique, le rhum, le cigare, les plages... - et pour le reste déposons les idées reçues. S'arrêter, regarder, s'interroger. Cuba, au tournant de son histoire, contrainte de s'ouvrir pour survivre, a beaucoup à dire à un monde désaxé, en recherche d'un horizon plus humain. Surtout ses habitants. Et Juan, le poète et le philosophe, peut-être un peu plus que d'autres. Une amitié s'est nouée avec Histoires Ordinaires. Désormais, deux fois par mois, Il nous raconte ses histoires, des histoires vraies. Merci Juan de nous accueillir dans ta maison, Cuba.

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Chez Juan Lazaro, le poète philosophe
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