Partir en live
Violette Goarant
L'habitude de la présence, la complicité et les soupirs face au poids du quotidien se partagent au présent, celui ébauché mais presque tracé. Puis, allez là, imaginer, prévoir et tout bouleverser pour (se) construire ailleurs, enfin, aller voir le monde si on y est. C'est le début d'un été voyageur, la tête en l'air, les pieds sur terre... Parcourez les chroniques, je veille.
Le souvenir du premier bonjour est parfois un peu confus mais jamais, au grand jamais, notre dernier au revoir. Certains le fuient, certains font une cérémonie, d’autres le font en loucedé, soit très tôt, soit très tard, c’est à dire mi-fatigue-mi-raisin. Moi, j’ai dit adieu à tous mes amants, par lettres, par amour ou par serment.
A l’au revoir s’invite la nostalgie de l’instant, où l’on scrute le doux regard, arrachant des promesses comme une dent de sagesse. La chanson française caresse alors l’espoir : « Attends moi… Laisse faire le temps, laisse lui le choix, et si tu m’oublies, c’est que le grand amour, c’est pour une autre fois ». Le sourire qu’on traine, un peu contrit, contraint, s’emmitoufle contre un cœur chiffonné, dans des accolades désolées pour ne jamais s’oublier. Et puis, voir le temps donner raison à la passion, sourire à une vitre de train, la musique dans le casque, le moral dans les basques et les larmes… dans la vasque. Ah mais enfin, s’il nous vient l’envie de se vautrer dans le passé, de se faire manquer, de désespérer à l’idée, il suffirait au lieu de continuer des rimes en é, griffonnées sur du papier, scandées désolées, il suffira de se lever et d’écouter…

Illustration sonore :
"Au revoir'" Zouk Machine