Petite femme morte au Cambodge

12 novembre 2013. Une nouvelle prise dans les fils de l'Agence Française de Presse : Une femme est abattue dans une manifestation qui réclamait des conditions décentes de travail au Cambodge. Une mère tuée devant les yeux de sa fille. Sous la sueur, du sang sur les pulls H&M et Gap.


« Une balle en pleine poitrine, » précise le fil AFP. Elle vendait du riz sur dans la rue où la manifestation a eu lieu. Combien gagnait-elle, elle ? Les manifestants vivent eux, avec 80 euros par mois. Sans compter les heures supplémentaires et les pauvres conditions de travail. Ça fait des semaines qu'ils protestent. Aucun rapport officiel n'a été émis, mais on déplore aussi de nombreux blessés.

PHNOM PENH - Une femme a été tuée par balle mardi au Cambodge lors d'une manifestation d'ouvriers du textile d'une usine fournissant de grandes marques occidentales ayant tourné à l'affrontement avec la police, a-t-on appris auprès de sa famille et d'une ONG. « Ma mère a reçu une balle en pleine poitrine », a témoigné auprès de l'AFP sa fille, Vong Voleak, sur les lieux de la manifestation. Am Sam Ath, de l'ONG de défense des droits de l'Homme Licadho, qui s'est rendu à l'hôpital où le corps a été emporté, a confirmé l'information. C'est une terrible répression par les autorités, a lancé le défenseur des droits de l'Homme Am Sam Ath.

Aucun bilan officiel n'a été donné, mais des témoins ont évoqué plusieurs blessés. Un journaliste de l'AFP a vu des policiers frapper des manifestants après leur interpellation, certains saignant. La manifestation a dégénéré quand plusieurs centaines d'ouvriers de cette usine ont décidé de marcher sur la résidence du Premier ministre Hun Sen, en plein centre de la capitale Phnom Penh.

Les ouvriers ont affronté la police, a seulement confirmé Kheng Tito, porte-parole de la police militaire. Des pierres ont été lancées par les manifestants sur la police, qui a répliqué avec des canons à eau, selon le responsable. Plusieurs moines bouddhistes étaient venus gonfler les rangs des manifestants, qui réclament de meilleures conditions de travail. Plusieurs centaines de policiers anti-émeutes avaient été déployés dans Phnom Penh pour cette manifestation organisé par les ouvriers de l'usine du groupe singapourien SL Garment Processing, qui fournit des marques comme Gap ou H&M.

(©AFP / 12 novembre 2013 07h29)

Le collectif Ethique sur l'étiquette a lancé un appel citoyen : Vivre de son travail, c’est vital. 

« Je veux que les femmes et les hommes qui fabriquent mes vêtements gagnent un salaire leur permettant de nourrir leur famille, se loger, se soigner, et vivre dignement. Or, des millions de travailleurs du textile à travers le monde travaillent des horaires épuisants dans des conditions déplorables, sans pouvoir subvenir à leurs besoins essentiels.

Cette situation de non-respect des droits humains est intolérable. Un salaire vital est un droit humain fondamental. Je soutiens la mobilisation des travailleurs de l’habillement et appelle instamment les sociétés multinationales et les États à prendre des mesures pour mettre en place un salaire vital. » Vous pouvez y apposer votre signature.


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