Prendre le temps de souhaiter et construire "le meilleur"
Alain Jaunault
Nous avons commencé au quart de tour, à 0h le 1°Janvier, dans de chaleureuses embrassades entre amis autour de la table du réveillon ; puis, chacun dans un coin, en rédigeant de nos pouces experts quelques SMS adressés sans attendre aux enfants, parents, tantes, frères ou sœurs éloignés... Sans doute continuerons-nous jusque fin Janvier comme le veut la tradition mais pour la plus part d’entre nous c’est déjà largement fait par mail, réseaux sociaux, sites spécialisés. A l’heure d’internet les vœux sont comme l’actualité, quasi instantanés et relayés en ligne (même pour ceux qui restent attachés à la carte papier grâce à des sites de web print qui se chargent d’adresser nos œuvres). Les procrastinateurs n’ont plus l’excuse des encombrements postaux et, dans la vraie vie, le « bonjour » reprend vite la place du « bonne année » dans les rituels de bien venue. La peur du ridicule à force de redondance ?

Le temps, toujours le temps ; obsession de la vitesse qui bouffe le plaisir, fragilise la pensée, fatigue les corps. Et qui rend de plus en plus indispensable ces moments où l’on suspend le cours des choses, où l’on fait comme si l’on pouvait relancer le logiciel. Impossible, illusoire ? Non ? Indispensable à l’équilibre des êtres et du corps social. Le temps des vacances de fin d’année, combiné au cérémonial des vœux prennent ainsi tout leur sens. En s’arrêtant et en osant souhaiter pour soi et tous ceux qui nous entourent le bon, que dis-je, le meilleur (c’est à dire le « mieux que bon ») nous agissons pour notre bien personnel et le bien vivre ensemble.
